Lola lit Le tribunal des oiseaux ♥

Mais que vient faire Allis Hagtorn, historienne et animatrice télé dans ce petit fjord reculé, à préparer les repas de Sigurd Bagge ? Elle devait sûrement s’attendre à s’occuper d’un vieil homme grabataire quand elle a répondu à la petite annonce recherchant une « aide ménagère ». Pourtant c’est bien un quadragénaire en pleine forme et plutôt séduisant qui l’accueille. Pourtant la cohabitation est difficile, l’homme est taiseux, bourru, mystérieux et imprévisible. Il ne lui adresse quasiment pas la parole et s’isole dans son bureau toute la journée. L’organisation est stricte, les horaires fixes et les repas non partagés. Allis jardine, cuisine et attend avec curiosité le retour de la femme de Sigurd qui, d’après lui, ne devrait pas tarder à rentrer. A cet étrange duo s’ajoute l’épicière ; celle-ci en sait des choses c’est sûr et elle ne se gène d’ailleurs pas pour faire des réflexions opaques à chacune des visites d’Allis. Petit à petit, les relations entre Allis et Sigurd changent, une certaine familiarité s’installe mais qui ne masque pas complètement le sentiment de malaise qui règne dans cette maison.

Un huis clos glaçant et agaçant ! Qui a fait quoi ? Qui est qui ? On s’en pose des questions en lisant ce livre. L’atmosphère est tendue, inquiétante, on ne sait pas d’où va venir le premier coup. Sigurd souffle le chaud et le froid à une Allis perdue qui reste sur ses gardes. Impossible de lâcher ce roman efficace, troublant, où la nature, entre fjord et forêt, tient une place importante. On ne peut se départir d’une certaine angoisse car on n’a aucune idée de ce qu’il va se passer, l’autrice déroule l’histoire doucement, livrant des indices au compte goutte, tenant le lecteur en alerte et en haleine. J’ai beaucoup aimé les passages sur la légende de Balder, fils d’Odin, qu’Allis conte à un Sirgud attentif. 240 pages qui tiennent éveillé, où il ne se passe pas grand chose mais où les silences et l’absence sont lourds et oppressants. Un coup de cœur ♥

Le tribunal des oiseaux / Agnes Ravatn – ACTES SUD – février 2023 – 240p – 22€
Traduit du néo-norvégien par Terje Sinding

Lola lit Ce qu’il reste d’horizon

Au début du roman, le narrateur (trentenaire ?) perd ses parents adorés. Pour surmonter ce deuil terrible, il décide de tout quitter, de repartir à zéro, de réinventer sa vie. Il lâche son travail, son appartement et s’installe au 13e et dernier étage d’un immeuble, hérité de ses parents qui n’ont jamais eu les moyens de l’aménager. Un plateau de 400m2 de béton totalement vide qui surplombe la ville ; un panorama a coupé le souffle qui fait oublier la vétusté de l’ensemble. Il s’installe donc, y organise des événements payants, adopte Tartuffe le chien de ses parents, trace à la craie sur le sol des cloisons amovibles, profite d’une fuite d’eau au plafond pour créer un potager, boit de la Suze et vide son compte en banque tranquillement. Il se fait de nouveaux amis, aussi loufoques que lui, Mme Marigneau et Sampras « Une armoire à glace en marcel, un chien aux poils hirsutes, une vieille dame en tenue de gala et un type aux pieds nus. Quatre solitudes réunies. Le début d’un peuple. »

Mais peut-on vraiment s’affranchir de toute contrainte et mener sa vie comme on l’entend ? Où sont les limites imposées par les autres ? Que nous impose la société ? Il faudra lire le roman jusqu’au bout pour savoir si le narrateur trouve des réponses à ces questions.

Un court roman plein de fantaisie et de sensibilité, mais en matière de folie douce et de personnages fantasques, difficile de passer après En attendant Bojangles, un roman que j’ai tellement aimé. Quant à l’humour, je l’ai trouvé un poil trop facile, un peu convenu mais c’est une lecture facile, agréable, tout public qui aborde le deuil avec fantaisie et dont il reste une impression de tendresse.


Ce qu’il reste d’horizon / Frédéric Perrot – Éditions Mialet Barrault – février 2023 – 200p

Lola lit J’aimerais tant que tu sois là

La couverture magnifique pourrait laisser penser que le lecteur va voyager, se poser sur des plages paradisiaques, visiter des sites merveilleux… Et c’est exact, Jodi Picoult nous entraine aux Galapagos et plus exactement sur l’île Isabela, la plus grande de l’archipel qui en compte 41 (source wikipedia) et qui fournit à Darwin le terreau nécessaire pour concevoir sa théorie de l’évolution. Mais ce n’est pas ce qui nous intéresse dans ce roman écrit en 2021. L’autrice asthmatique a vécu la pandémie dans le plus strict respect du confinement, des gestes barrière, tétanisée par la peur d’être contaminée, se demandant ce qu’elle pourrait écrire sur le covid. Peu de temps après elle est tombée sur un article relatant l’histoire d’un touriste japonais en vacances au Pérou au moment où le pays avait fermé ses frontière. Bloqué, isolé, seul, il s’était intégré à la population locale.

C’est la situation que va vivre Diana, jeune trentenaire newyorkaise, job de rêve chez Sotheby’s, l’amour parfait avec Finn, interne en chirurgie. Ils ont prévu un voyage de rêve aux Galapagos où Diana est persuadée, depuis qu’elle a trouvé un écrin caché dans un tiroir, que son amoureux va la demander en mariage. Pourtant c’est seule que Diana atterrit en Equateur, Finn n’a pas pu quitter l’hôpital, les malades du covid affluent aux urgences, tous les soignants sont sur le pont. Le voyage de Diana commence mal : valise perdue, hôtel fermé, wifi HS, confinement et couvre-feu imposé. Mais ce que va vivre Diana, bloquée sur son île, personne ne le croira ! Et c’est tout l’intérêt de ce roman qui commence comme un feel good mais qui cache bien son jeu.

Je dois avouer que j’ai failli abandonner au début, je n’avais pas du tout envie de lire une romance sur fond de covid 19, surtout que les explications sur les traitements de la maladie sont nombreux et assez détaillés. Mais j’ai continué pour les descriptions de l’île, les personnages et un peu aussi pour l’histoire d’amour (bah oui !). Et alors que je pensais être arrivée à la fin de l’histoire et du roman, il m’en restait presque autant à lire. J’ai été intriguée et je n’ai pas été déçue !


J’aimerais tant que tu sois là / Jodi Picoult – Editions Actes Sud – mai 2023 – 450p

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie Chabin

Lola lit Borgo Sud

La narratrice et Adriana sont les deux sœurs d’une fratrie éparpillée. Seule Adriana est restée dans la région de leur enfance en Italie, leurs frères ont quitté les Abruzzes.
Au début du roman, un appel téléphonique urgent dérange la narratrice en plein cours : elle doit rentrer en Italie.  Elle quitte Grenoble où elle enseigne la littérature italienne pour Pescara.
Le lecteur ne connaît pas la raison de ce départ précipité. Mais au fil du roman, la narratrice replonge dans le passé, certains événements refont surface, la relation avec sa sœur se révèle, les causes du départ de Piero son mari aussi ; les pièces du puzzle s’assemblent. Les deux sœurs ont pris des chemins de vie très différents, Adriana a toujours été un peu marginale, préférant traîner dans Borgo sud le quartier populaire des pêcheurs, empêtrée dans une relation avec un type un peu louche criblé de dettes, maman d’un petit garçon qu’elle trimballe au gré de ses aventures.
La narratrice, de trois ans son aînée, a fait des études, est prof à l’université, s’est mariée avec un dentiste qu’elle a fini par laisser partir, s’est installée en France et n’a pas eu d’enfants.
Un roman agréable à lire, très cinématographique : il n’y a pas de détails, pas de superflu, l’autrice s’est attachée aux personnages principaux et à l’atmosphère.
L’écriture est fluide, les deux soeurs attachantes, les aller-retour dans le passé bien menés. On ne peut s’empêcher de penser à L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante même si Borgo Sud a une dimension un peu plus dramatique.
Après avoir lu le roman, j’ai appris qu’il s’agissait de la suite de « La Revenue » qui a reçu un prestigieux prix littéraire italien en 2017 et qui raconte l’enfance de la narratrice. Pourtant il peut être lu indépendamment sans aucun manque ni aucune gêne.


Borgo Sud / Donatella Di Pietrantonio – Albin Michel – janvier 2023 – 256p 
Traduit de l’italien par Laura Brignon

Lola écoute Au premier regard

J’aime bien lire les romans de Lisa Gardner. Niveau thriller, elle est au top du genre, ses romans sont bien ficelés, haletants, de véritables page turner. Ses romans sont classés par série, ayant chacune leurs personnages principaux récurrents ;

  • FBI Profiler – 8 romans dont 6 traduits
  • Détective D. D. Warren – 11 romans dont 10 traduits
  • Détective privée Tessa Leoni – 3 romans traduits

Dans FBI profiler on trouve Pierce Quincy et sa fille Kimberly criminologue ; DD Warren enquêtrice à la brigade criminelle de Boston ; et enfin Tessa Leoni qui a travaillé avec DD Warren avant de devenir détective privée. Ils se retrouvent parfois au gré des enquêtes… C’est assez intéressant même si c’est déstabilisant quand on commence car bien que ses romans soient complètement indépendants et puissent se lire dans n’importe quel ordre, il me semble qu’il vaut mieux respecter la chronologie pour comprendre les liens qui unissent (ou pas) chacun d’eux. Bref ! Revenons à nos moutons…

Cette fois, l’autrice réunit ses trois personnages fétiches : D. D. Warren, Kimberly Quincy et Flora Dane, une jeune femme victime de Jacob Ness, un serial killer qui l’avait séquestrée et violée pendant 472 jours. Son histoire est racontée dans Lumière noire (8ème roman de la série DD Warren) sorti en 2018 chez Albin Michel. Le point de départ de ce nouveau roman est la découverte macabre d’ossements dans une petite ville de Georgie. Le mode opératoire des crimes ressemble à celui de Jacob Ness le bourreau de Flora qui se rend sur les lieux avec DD Warren pour enquêter. Cette fois, ca n’a pas vraiment fonctionné pour moi. Il y a trop de choses, c’est un peu brouillon, je n’ai pas réussi à me concentrer sur le cœur de cette histoire sordide et j’ai même trouvé certains passages peu crédibles. Mais c’est peut-être l’effet audio, ce genre de romans se lisent plutôt que s’écoutent ?

Reste la très agréable voix de Colette Sodoyez, actrice et doubleuse belge née en 70.


Au premier regard / Lisa Gardner – Audiolib – 18/01/2023 – durée 13H04

Traduit de l’anglais USA par Cécile Deniard 

Lola lit Le grand saut ♥♥

Le 12 juillet 2020, Léonard s’effondre sur le carrelage de sa cuisine, trop d’abus ont fatigué son cœur qui n’a pas résisté. Léonard se doutait bien que ça finirait comme ça, qu’il mourrait seul dans sa cabane, isolé depuis 25 ans dans les montagnes loin des siens qui l’ont rejeté lorsqu’il est arrivé complètement saoul aux bras d’une « pute » à l’enterrement de Lize, sa femme et la mère de ses enfants. Mais je vais trop vite… Retour donc au 12 juillet 2020, le corps de Léonard glisse le long des placards, se rattrape un peu, avant de finir sa course au sol. Commence alors pour Léonard un voyage post mortem, il va revivre en spectateur, certains moments de son passé, des moments heureux (la naissance de ses enfants…), et d’autres malheureux (l’annonce de la maladie de Lize…) S’intercalent dans l’existence de Léonard, les chapitres de la vie de Zoé une fillette de 10 ans qui vit un quotidien difficile avec son père depuis que sa maman a été internée à l’hôpital psychiatrique à la suite d’un choc dont tous ignorent la nature.

Un roman sur les liens familiaux, lumineux et bouleversant. L’auteur s’efface pour permettre à Léonard de faire son chemin ; pas de jugements, pas d’arrangements, pas d’excuses, Léonard sait parfaitement ce qu’il a raté. Quant à Zoé, c’est une petite fille attachante, vive et pétillante malgré le drame qui se joue dans sa famille. A la fin, tout se met en place avec justesse et tout s’éclaire. Un roman très agréable à lire grâce à une belle écriture sans emphase. Un coup de cœur ♥


Le grand saut / Thibault Bérard – Editions de l’Observatoire – mars 2023 – 205p 


Lola lit Apprivoiser le stress et l’anxiété

Christine Cieur, docteure en pharmacie, experte en phyto et aromathérapie et Valérie Coester, docteure en médecine spécialisée dans les médecines naturelles, instructrice en yoga et méditation ont rassemblé dans ce guide pratique des moyens pour lutter contre le stress et l’anxiété. Après une longue introduction qui reprend certaines bases – besoins nutritionnels du cerveau, l’alimentation, hygiène de vie, le pouvoir des émotions, les outils thérapeutiques du bien-être – les autrices passent en revue chacune des affections liées au stress et à l’anxiété : crise d’angoisse, burn-out, choc émotionnel, dépression, asthénie, insomnie, et donnent des pistes pour traverser ces périodes difficiles le plus naturellement possible. Symptômes, conseils alimentaires et d’hygiène de vie, stratégies de traitement, ouvrent chaque chapitres, puis les solutions possibles en nutrithérapie, aromathérapie, olfactothérapie, oligothérapie, gemmothérapie, phytothérapie, homéopathie et élixirs floraux dont les fleurs de Bach.

J’ai appris beaucoup de choses et pris plein de notes ; mon livre est maintenant tout joliment coloré de stabilo ! C’est un guide qui s’adresse à tous-tes, stressé-e-s ou pas, anxieux-ses ou pas. Car on en traverse des petites phases de fatigue, de mélancolie, d’angoisse. Un deuil, un problème familial ou au boulot, et on peut vite se sentir démuni. Ici on trouve des conseils simples et accessibles, chacun y trouvera des solutions selon ses préférences. Moi j’ai particulièrement retenu l’olfactothérapie qui m’a beaucoup plu !


Apprivoiser le stress et l’anxiété / Christine Cieur et Valérie Coester – Editions Terre VivanteColl SantéNatur’ – janvier 2023 – 160p

Lola lit Astra

Astra est née à Celestial, une ferme autarcique de l’ouest canadien ; de Gloria, morte en couche et de Raymond Brine, marginal fondateur de la communauté qui a laissé grandir sa fille comme une sauvageonne sans contraintes et qui prend toutes ses décisions même les plus importantes au hasard d’un dé qu’il considère comme un talisman. Dans ce premier roman elliptique, on suit la vie d’Astra, on la découvre, on apprend à la connaître en 10 chapitres qui racontent chacun une tranche de sa vie du point de vue d’une personne différente. C’est Raymond qui ouvre le livre, il nous raconte l’arrivée de Gloria au camp, leur relation et la découverte de sa grossesse. Puis Kimmy, une fillette solitaire de sept ans, qui s’ennuie depuis la naissance de son petit frère, découvre Astra gambader dans le jardin à moitié nue et lui ouvre sa fenêtre. Clodagh ensuite, une figure maternelle, qui a vécu à Celestial avec ses adolescents Sativa et Freedom dont Astra tombe amoureuse. Suivent Brendon, Sativa, Doris, Lauren, Nick, Freedom et enfin Hugo, son fils. Avec chacun d’eux, Astra a passé du temps, a vécu, a eu une relation, ils ont tous fait partie de sa vie.

Astra est une héroïne complexe, mystérieuse, énigmatique mais elle est surtout sensible et terriblement attachante. L’écriture est fluide, agréable et la construction vraiment chouette car elle permet d’approcher Astra sous des angles différents. Un premier roman qui m’a beaucoup plu ♥ Et cette couverture est magnifique !


Astra / Cedar Bowers – Editions Gallmeister – janvier 2023 – 336p

Traduit de l‘anglais (Canada) par Juliane Nivelt

Lola lit La petite fille

Kaspar, la soixante-dizaine, libraire à Berlin vient de perdre sa femme. Dans la petite pièce où Birgit aimait écrire, il tombe sur des notes et découvre son lourd secret. Lorsqu’en 1965, Birgit avait quitté la RDA pour passer à l’Ouest où l’attendait l’amoureux Kaspar, elle avait laissé un bébé. Depuis, cet abandon la hantait et elle hésitait à retrouver sa fille. Kaspar décide de partir à sa recherche. Son enquête le conduit dans une communauté völkisch, un « mouvement qui met l’accent sur le caractère spécifique, exceptionnel, mystique du peuple allemand et le maintien de ses traditions ». Là, on est convaincu de la supériorité des Allemands, des liens de sang, de leur langue et de leur culture. Svenja, la fille de Birgit, a épousé un néo-nazi, et élève leur fille Sigrun dans le culte d’Hitler. A peine adolescente, Sigrun affirme haut et fort ses convictions : les étrangers sont trop nombreux et sont la cause des malheurs de l’Allemagne, le Journal d’Anne Frank est faux, et la cruelle et perverse Irma Grese surnommée «la hyène d’Auschwitz» une héroïne. Antisémite, raciste, complotiste, Sigrun est loin du milieu de ce grand-père cultivé qui grâce à l’argent qu’il donne au cupide mari de Svenja peut passer du temps seul avec sa petite fille. Il voudrait l’aimer pour Birgit et pour lui aussi. Elle est intelligente, alors il va essayer de l’ouvrir au monde, l’emmène au musée, lui paie des cours de piano, lui fait découvrir la ville, l’interroge sans la brusquer, ni critiquer les choix de ses parents.

Bernhard Schlink est un auteur allemand dont j’aime les romans. Je lui trouve des qualités formidables ; sa plume est au service des histoires qu’il raconte merveilleusement, ses personnages sont riches, fouillés, attachants, les décors authentiques. Ici encore, on retrouve des éléments riches de l’Histoire, la vie dans l’Allemagne coupée en deux avant la Chute du Mur, la montée de l’extrême droite, mais aussi plus simplement les relations entre un grand-père et sa petite-fille.

Bernhard Schlink a de grandes qualités de conteur. Son écriture est au service des histoires qu’il raconte, ses personnages sont riches, fouillés, attachants, et les décors authentiques. Après Le liseur, Olga, et Couleurs de l’adieu, encore un excellent moment de lecture !

La Petite-Fille / Bernhard Schlink – Editions Gallimard – Collection Du monde entier – 338 p.

Die Enkelin traduit de l’allemand par Bernard Lortholary

Lola lit Les manquants

Un manquant dans le vocabulaire viticole, c’est un cep de vigne mort ou déficient qui laisse un trou. Dans ce roman, Thomas a disparu mais je n’ai pas eu l’impression qu’il « manquait ».

Deux ans après, alors que Claire n’a jamais signalé cette disparition officiellement, elle est convoquée avec Joan et Hélène, deux amies du couple. La police qui enquête sur le meurtre de Marie S. (survenu 2 mois avant la disparition de Thomas) est remontée jusqu’à la piste de Thomas. Les trois femmes se livrent chacune leur tour sur leurs liens avec Thomas : l’une unie à lui par le mariage, l’autre par une amitié trouble et la dernière par une relation pas si simple. Mais qui était-il vraiment ? 

L’écriture est fluide et agréable mais le texte manque de rythme et de piquant, j’ai trouvé l’ensemble répétitif, long et monotone, presque ennuyeux. Il m’a manqué quelque chose pour être happée. Le sort de Thomas ne m’a pas vraiment intéressée, sa disparition anecdotique est plutôt l’occasion de parler de la vie des trois amies dont les vies auraient pu faire un roman passionnant : Claire a repris le vignoble de ses parents et s’est découvert une véritable passion, Hélène actrice inconnue vend ses charmes pour vivre, Joan exilée américaine sans papier joue à cache cache avec les services d’immigration. Au moment du roman, elles ont créé une communauté sur le modèle de la Commune de Tolbiac nous indique l’auteure dans l’épilogue. Mais ma curiosité n’a pas du tout été piquée ! Malgré cet avis mitigé, j’ai envie de découvrir les autres romans de cette autrice que je ne connaissais pas.


Les manquants / Marie Eve Lacasse – Editions Seuil – mars 2023 – 256p