Lola lit Le jour et l’heure ♥

Edith, mariée à Simon depuis près de 40 ans, mère de quatre adultes, grand-mère aimante, est atteinte d’une maladie dégénérative dont elle redoute l’évolution. Elle choisit de mourir dignement mais doit aller en Suisse puisque la France lui refuse ce droit. Alors un beau matin, la famille s’entasse dans la voiture familiale et emprunte les routes secondaires pour un dernier voyage tous ensemble. Ils partent à 6 et reviendront à 5. Ce très beau roman raconte sans pathos et avec sincérité et pudeur les dernières heures d’Edith en compagnie de ses enfants et de Simon, son mari.
J’aime beaucoup cette autrice, ses histoires, ses personnages, sa sensibilité me touchent, et cette fois encore, mon cœur a chaviré. J’étais triste de refermer ce livre, j’avais envie de partager encore un peu la vie d’Audrey, Anna, Théo, Jeanne et les souvenirs de Simon, ils vont me manquer. C’est fou ce que permet la Littérature ♥️

Le jour et l’heure / Carole Fives – Editions JC Lattès – aout 2023 – 144p

Lola lit (Dé)rangée

J’ai enfin lu (Dé)rangée.
Une BD sur le modèle des bouquins de développement personnel.

La petite voix de Fleur qui lui murmure tout le temps de faire du sport, de manger sainement, de ranger son appartement, de se débarrasser des relations toxiques, de quitter son boulot… prend forme sous les traits de Line, une jeune fée, qui s’invite chez Fleur pour la coacher.
Plusieurs chapitres se succèdent aux titres qui sonnent comme des lapalissades : 1/ Si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez ce que vous avez toujours obtenu. 3/ 100% des choses qu’on ne tente pas échouent. D’autres plus inattendus : 5/ Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. 6/ Si vous désirez vraiment quelque chose, vous trouverez un moyen. Sinon vous trouverez une excuse 🙄

Bon moi le développement personnel, c’est pas vraiment mon truc ! On sait tous à peu près ce qu’il faut faire, en théorie, pour que la vie soit parfaite (manger sainement, faire de l’exercice, avoir des loisirs, prendre du temps pour soi, respirer, se reconnecter à la nature, sortir au grand air, s’amuser, avoir des amis, s’épanouir au travail…) Alors moi, toutes ces injonctions, ça me stresse, je fais ce que je peux !
Néanmoins, (Dé)rangée est une lecture agréable, les illustrations sont colorées et mignonnes.

Une BD qui ravira les amateurs-rices du genre.


(Dé)rangée / Manon Hénaux (texte) et Greg Blondin (dessins et couleurs) – Editions Bamboo – avril 2023 – 136p

Lola lit Son odeur après la pluie

C’est l’histoire vraie de la relation de l’auteur avec son chien. Lorsque Cédric Sapin-Defour adopte Ubac, il sait que les Bouviers Bernois ont plutôt une espérance de vie à 1 chiffre. Mais comment penser à la fin quand on débute à peine. Cédric et Ubac ou Ubac et Cédric vont partager une trop courte vie de chien, quelques années seulement, mais quelles années ! Amour, respect, complicité, protection, loyauté… ils vont partager beaucoup. Et l’arrivée de Mathilde, la compagne de l’auteur, va ajouter à ce bonheur. Plus tard Cordée et Frison rejoignent le trio, ils forment à présent une meute. Les humains s’isolent un peu : avec 3 chiens de cette taille, les sorties se compliquent. La vie à la montagne s’organise dans l’harmonie d’une vie simple tournée vers la nature.
Et puis un jour de 2017, après avoir vécu 13 belles années, Ubac quitte le monde. Et la tristesse, le chagrin engluent Cédric.

Une belle histoire d’amour entre un chien et un Homme. J’ai été sensible à cette lecture même si la complexité de l’écriture m’a parfois obligée à relire des passages ou des phrases pour en comprendre le sens. Ce qui a un peu refroidi mon entrain mais ne m’a pas empêchée de pleurer la mort d’Ubac, comme j’ai pleuré celles de mes vieux compagnons.

J’ai toujours eu des chiens, aujourd’hui Paco et sa fille Billie partagent notre vie de famille. Mais Paco a déjà 13ans, c’est un braque et il approche de la fin. Je pense à son départ et j’appréhende ce moment qui va être tellement douloureux. Ce ne sera pas le premier animal que je perds et c’est toujours un chagrin monumental. Et puis ça passe doucement, on pense à eux avec plus de tendresse que de tristesse et on s’attache à d’autres vies que l’on aime tout autant. Les chiens n’ont qu’un défaut : vivre trop peu d’années !

Un bel hommage au Meilleur Ami de l’Homme ♥


Son odeur sous la pluie / Cédric Sapin-Defour -Editions Stock – mars 2023 – 270p

Lola lit On ne se baigne pas dans la Loire

Ils sont un petit groupe d’adolescents il y a un Gus, Tof, Farid, Pierre, Arnaud et les autres, en colo au bord de la Loire. Ils sont encadrés par Benoît le directeur et Pauline, une animatrice qui a presque le même âge qu’eux. La veille du départ, il fait chaud, chacun est excité, énervé, troublé par la fin du séjour. Les ados, malgré les hésitations des moniteurs, décident de se baigner dans la Loire pour se rafraîchir. Et c’est le drame, car on ne se baigne pas dans la Loire, tout le monde le sait.

J’ai été troublée par ce roman, déstabilisée par l’écriture, ses phrases sans sujet, ses coupes étonnantes, et puis je n’ai pas bien saisi l’intérêt du fétichisme de Benoit qui n’est pas développé et n’apporte rien à mon avis à l’histoire, à part un léger malaise. Et enfin, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Pourtant j’ai aimé l’atmosphère de ce roman qui porte une part de mystère. Cette lecture m’a laissée perplexe… 

L’auteur s’est inspiré d’un fait divers à Juigné sur Loire, en 1969, où un groupe de jeunes enfants de 11 à 17 ans s’était noyé dans les mêmes conditions. Après cinquante années de silence, une commémoration a eu lieu en 2019. Symboliquement, 19 roses blanches ont été jetées dans la Loire pour les 19 victimes.


On ne se baigne pas dans la Loire / Guillaume Nail – Editions Denoël – janvier 2023 – 160p

 

Lola lit Dans la forêt des larmes

Choisi pour sa si jolie couverture ♥ je ne connaissais ni l’histoire, ni l’autrice.

On suit en parallèle mais à quelques années d’écart, les histoires de Ellis, jeune maman de 3 enfants qui en voulant faire une surprise à son mari le surprend embrassant sa prof de tennis. Sous le choc, elle se réfugie dans la forêt avec ses enfants River et Jasper, les jumeaux de 4 ans et Viola son bébé de quelques mois. Mais tout le monde s’énerve au moment de remonter en voiture pour une histoire de têtards et Ellis se rend compte après quelques km que Viola n’est pas dans son siège auto, elle l’a oubliée sur le parking où elle s’est volatilisée. 

De son côté Raven est une fillette élevée par sa maman à l’abri du monde, dans le culte des esprits de la forêt. Interdite de sorties, de contacts avec l’extérieur, elle vit isolée dans une superbe propriété protégée par des caméras de sécurité et des alarmes anti intrusion, pas de télé, pas de radio et internet ne sert qu’à passer des commandes. Seule la visite annuelle de Sondra sa tante et d’une amie médecin est autorisée. Raven vit en sécurité entourée de nature et ne manquant de rien. 

Jusque là tout va bien. Mais à partir d’un moment, je vous préviens, il va falloir sortir les mouchoirs ! Moi, je me suis laissée porter par les émotions et j’ai pleuré comme une madeleine. Parce que tant qu’elle est petite, Raven est heureuse avec sa maman mais en grandissant, elle a envie de découvrir le monde, et sa rencontre avec trois garçonnets dans la forêt va bouleverser sa vie. Quant à Ellis, très rapidement, elle comprend que sa vie d’avant n’est plus possible, rongée par la culpabilité, incapable de surmonter le drame, elle part, laissant derrière elle ses jumeaux.

Un roman à l’intrigue bien ficelée, aux personnages riches, à la nature bienveillante et protectrice. Les (trop) nombreux rebondissements, quelques invraisemblances et une fin (trop) happy ne nuisent en rien ce très agréable moment de lecture. Vous avez dit feel good ? 😉


Dans la forêt des larmes / Glendy Vanderah – Editions Charleston – aout 2023 – 586p

traduit de l’anglais USA par Laura Bourgeois 

Lola lit Les insolents

Margot, Jacques et Alex sont d’inséparables amis, quadra parisiens, artistes un peu blasés. Seuls ou mal accouplés, hétéro, bi ou homo, ils mènent, en apparence, une vie légère alourdie pourtant des affres d’un passé tourmenté. Et puis Alex, pianiste, guitariste, reconnue dans le milieu de la musique de films notamment, décide de quitter le bruit de Paris, elle a besoin de calme pour se recentrer, elle a besoin d’être « ailleurs et seule ». Alors lorsqu’elle loue, sur annonce, sans l’avoir visitée, une maison en pleine campagne pas très loin des plages bretonnes, ses amis s’interrogent.  Alex va-t-elle supporter l’ennui ? Leur trio va-t-il résister à la distance ?

J’ai beaucoup aimé ce roman très intimiste, qui interroge sur l’âge, la solitude, nos choix. Le besoin soudain d’Alex de se retirer de sa vie parisienne, de cette liberté dont certains rêvent : liberté de sortir, d’aimer, de boire avec ses amis (se droguer aussi mais ça j’aime moins), dans un esprit un peu punk et tout ça dans le milieu artistique du Marais, fait d’elle un personnage touchant. On espère qu’elle va tenir le coup, aller au bout de sa quête car on se doute bien que ce n’est pas juste le calme et le silence qu’Alex recherche, sinon il lui suffisait de s’éloigner un peu de Paris (la banlieue offre de jolis écrins entre champs et forêts 😉 La narration alterne entre l’installation et la nouvelle vie d’Alex, celles de Margot et Jacques restés à Paris et des interludes de Léo, un jeune garçon secrètement amoureux d’Alex, et des retours dans le passé pour chacun. Une autrice que je découvre française, prolifique et double d’Alex ♥ Et cette somptueuse couverture !


Les insolents / Ann Scott – Editions Calmann Levy – aout 2023 – 280p

Lola lit Les amants du Lutetia

Couverture du livre Les Amants du LutetiaUn jour de novembre 2013, le couple Cazes s’est suicidé. Georgette et Bernard, 86 ans, ont été retrouvés allongés main dans la main, sur le lit d’une chambre de l’hôtel Lutetia à Paris. Ils sont mort étouffés, la tête enfermée dans un sac plastique, pour dénoncer l’interdiction par la France de laisser les citoyens décider de leur mort, d’être assisté en cela et de « sereinement quitter la vie » dans un lieu symbolique de la Seconde Guerre Mondiale.

Emilie Frèche renomme les amants du Lutétia et en fait des publicitaires très influents des années 80. Ezra et Maud ont formé un couple fusionnel, ils ont voyagé autour du monde, participé et organisé des fêtes grandioses, rempli leur appartement et leur maison de pièces d’artistes, ont rencontré les plus grands. Ils ont eu une voie foisonnante, ils étaient riches et libres, ont célébré la vie, lourds d’un passé noir qui les a laissés orphelins mais ensemble pour toujours. Le 1er septembre 2018 jour de la rentrée, Eléonore, la narratrice et fille unique de ce couple inséparable, apprend le suicide de ses parents. Elle va mettre 384pages à décider si elle va signer les papiers de succession et ainsi leur pardonner leur mort, et leur vie aussi car Eléonore a souffert de ne jamais avoir été au centre de leur petite famille, elle a manqué d’amour et n’a jamais trouvé sa place entre ce père et cette mère plus  préoccupés de leur couple que de leur petite fille née par accident. Simon, le fils unique de Eléonore s’oppose à sa mère, il n’a que de merveilleux souvenirs de ses grands-parents, il a passé ses plus beaux étés à la Bulle leur fantastique maison ovoïde dessinée par Jacques Couëlle, au bord de la Méditerranée, et trouve leur geste si admirable qu’il crée un compte instagram Les Amants du Lutetia qui très vite atteint un nombre vertigineux de followers. Eléonore se sent perdue, elle cherche de l’aide auprès d’un psy conseillé par son très proche ex-mari.

Un roman réussi parce qu’on balance entre réalité et fiction, j’ai vraiment eu l’impression de lire une autobiographie, tous les éléments de cette époque sont là, l’histoire est vraisemblable et touchante. 384p pour dire le drame de perdre ses parents, par suicide qui plus est. Je remercie l’auteure d’avoir définitivement levé mes doutes quant à certains faits, dans une note au lecteur.


Les amants du Lutetia / Emilie Frèche – Editions Albin Michel – aout 2023 – 384p

Lola lit Une belle vie

 Elles sont sœurs : l’aînée Emma et Agathe la petite. Au décès de leur grand-mère adorée Mima, elles se retrouvent dans sa maison une semaine avant que les nouveaux propriétaires n’emménagent. Ça faisait 5 ans qu’elles ne s’étaient pas vues, elles vont vivre dans cette citadelle de leur enfance, pour notre plus grand bonheur de lecteur, une semaine d’émotions, de souvenirs, de questions et de réponses, de règlement de compte et de déclarations d’amour entre rire et larmes.

J’adore les histoires de fratrie. Les frères, les sœurs qui se battent, se déchirent, se disent des horreurs mais qui font bloc devant l’ennemi et lâchent tout immédiatement les uns pour les autres, ces romans me bouleversent. Je ne suis pas lectrice de feel good ou plutôt les livres qui me font du bien n’entrent pas dans ce genre-là mais un de temps en temps quand il est bien écrit (et que je suis dans une période kleenex) je suis partante et celui-ci, je l’ai lu dans la nuit coincée entre Emma et Agathe, des étoiles dans le cœur et les larmes aux yeux.
Un coup de cœur ❤️


Une belle vie / Virginie Grimaldi – Editions Flammarion – mai 2023 – 384p

Cette jolie couverture est celle du collector, sorti le 1er novembre 2023

Lola lit La course des dindes ♥

La longue marche des dindes (BD) par BischoffMissouri été 1860 – Simon est un jeune garçon qui vit chez son oncle depuis le décès de sa mère et le départ de son père. C’est un petit garçon souvent moqué par tous, son oncle et ses cousins, ses copains de classe… Et même si ses résultats scolaires sont mauvais, Simon adore son institutrice. Mais un jour, elle lui annonce qu’elle lui octroie son diplôme et qu’il peut partir, voler de ses propres ailes. Le petit garçon n’est pas très heureux de cette nouvelle car il se demande bien ce qu’il va pouvoir faire, mais son institutrice a confiance en lui, tout va bien se passer. En rentrant à la maison, Simon croise le fermier qui râle car il a trop de dindes et ça lui coûte trop cher en nourriture, il voudrait les vendre mais personne n’en veut. Alors une idée pointe dans le cerveau de Simon ; puisque les dindes ne se vendent pas sur place, il suffit de les emmener là où les gens les achèteront. Il rentre chez lui avec un grand projet il va acheter les dindes du fermier et les transporter jusqu’à Denver où, il l’a appris à l’école, il y a beaucoup de gens qui ont faim. Evidemment son institutrice trouve son idée excellente et s’associe à son projet. Simon part donc pour une aventure de plus de 1000km avec une mule, une vieille cariole, un muletier, le chien Emmet. En chemin, ils vont se faire de nouveaux amis mais croiser aussi des très méchants. 

Une bande dessinée, pleine de tendresse et de douceur. Les personnages sont très attachants, les illustrations jolies, les couleurs tendres, et l’histoire est intéressante. Pour les petits et les grands ♥


La longue marche des dindes / Léonie Bischoff et Kathleen Karr – Editions Rue de sèvres – septembre 2022 – 144p

Une bd adaptée du roman jeunesse éponyme de Kathleen Karr sorti en 1999 à L’école des loisirs. J’ai très envie de lire le roman !

Lola lit La danseuse

La danseuse par ModianoLire Modiano, c’est flâner dans les rues de Paris, s’y perdre, faire des rencontres, s’attabler dans un café avec l’un de ses personnages et regarder passer les gens à travers la vitre légèrement embuée. Lire Modiano, c’est faire une pause, prendre le temps, écouter respirer le monde et ses habitants, se perdre dans les souvenirs, arpenter le passé. Lire Modiano, c’est un bonheur que je ne partage pas, je le garde pour moi, je le lis en secret, sans bruit. Lire Modiano, c’est tellement intime, il faut être dans la retenue, respirer doucement et apprécier chaque mot, chaque silence.

La danseuse, c’est Modiano et j’adore tout simplement ♥


La danseuse / Patrick Modiano – Editions Gallimard – octobre 2023 – 112p