Les âmes féroces / Marie Vingtras – Editions de l’Olivier – aout 2024 – 272p
Lola lit le beau parleur
Le beau parleur, c’est Vicente Voga surnommé Cent. Aventurier, voyageur au long cours, Vicente est adoré par son petit frère Pedro. Depuis le départ de leurs parents, c’est José l’autre grand frère qui s’occupe de Pedro et des petites jumelles Ana et Ava. Cette fois encore, Vicente rentre sans prévenir, des cadeaux plein son sac et des histoires plein la bouche. Mais ce retour-là va marquer la vie de chacun !
Dès le lendemain de son arrivée, Cent disparaît en volant le bateau de leur frère José. Pedro ne peut pas y croire, il ne veut pas y croire, il ne comprend pas, il y a sûrement une explication. Il part tout seul à la recherche de son frère, ce qu’il va découvrir va le terrifier et le faire grandir. A la fin de la bande dessinée, Pedro n’est plus le petit garçon admiratif, les yeux écarquillés, le sourire collé aux lèvres devant Vicente : ses rêves d’enfants ont été foulés aux pieds, son enfance est partie. Il a dû prendre des décisions, faire face à des dangers, il a été courageux et responsable, c’est lui maintenant le vrai aventurier !
Une bande dessinée attendrissante sur les relations entre deux frères. J’ai beaucoup aimé le trait, les illustrations, les couleurs, (un peu moins le texte) et surtout le personnage de ce petit garçon qui en 204 pages va vivre de grandes aventures.
Le beau parleur / Teresa Radice (texte) et Stefano Turconi (dessin) – Editions Glenat – janvier 2024 – 208p
Lola lit la rentrée littéraire été 2024
Lola lit Tout le bleu du ciel en BD
Pour commencer, j’ai lu le roman de Mélissa Da Costa quand il est sorti en 2019, j’avais conclu mon avis par ♥ Un super premier roman d’une toute jeune auteure à suivre ♥ Je ne m’étais pas trompée, même si moi finalement je ne l’ai pas suivie absorbée par d’autres aventures littéraires, après Les lendemains, j’ai arrêté. Cette BD ne me faisait pas envie, le choix des couleurs criardes et le trait noir épais n’allaient pas du tout avec ce que mon imaginaire avait construit en lisant le roman. Et puis je me suis laissé convaincre par une copine qui m’a assuré que j’oublierai vite que l’illustration ne me plaisait pas. Bilan : non, je n’ai pas réussi à oublier ! J’ai retrouvé l’histoire, mais pas les émotions, pas la beauté des endroits traversés par Emile et Joanne ; il manque la couleur de la terre, de la pierre, de la nature et surtout les nuances de bleu du ciel. Lorsque certains des plus beaux villages de France s’étalent en double page en rose, jaune ou violet, ça ne donne pas du tout envie de les visiter, alors que le roman m’avait convaincue de partir sur les traces des personnages. Bon bah pour moi, c’est raté !
Tout le bleu du ciel / Carbone (texte) et Juliette Bertaudière (dessins) – Editions Albin Michel – aout 2024 – 256p
Lola lit Djibril et Prisca
Deux adolescents, deux histoires, un même lycée.
Un diptyque lié par les personnages.
Sous la forme de journaux intimes illustrés par des œuvres d’art.
Quelques mois dans leur vie.
Djibril, père camerounais et mère bretonne, s’adresse à Souley, son frère aîné, il partage son quotidien, lui raconte sa vie au lycée, avec les copains, avec les filles. Il lui confie ses difficultés, lui parle du silence et de la douleur à la maison depuis son départ.
Au même moment, Prisca commence à écrire le jour de ses 16 ans. Elle aussi partage son quotidien, le corps qui change et le regard des autres sur son corps qui change. Les amitiés, les amours, la vie au lycée et en famille.
Environ 70 pages chacun, deux courts romans qui sonnent juste, qui touchent. L’écriture est fluide et agréable, elle se fait discrète pour aborder les passages les plus délicats. Les deux livres se complètent parfaitement même s’ils peuvent être lus indépendamment. Une jolie découverte !
Prisca – Djibril / Emilie Chazeran – Editions L’Elan Vert – 2023 – 70 pages chacun
Lola lit L’extase

L’extase/Monia Aljalis – Editions du Seuil – aout 2024 – 192p
Lola lit La vie ou presque

La vie ou presque / Xabi Molia – Editions du Seuil – aout 2024 – 240p
Lola lit Le courage des innocents
Dans ce nouveau roman de Veronique Olmi, il est encore question d’enfants, des enfants qu’on place et de ceux qu’on déplace sans leur demander leur avis. Les enfants arrachés à leur famille dysfonctionnelle, dangereuse ou dans l’incapacité de s’occuper d’eux. Comme Jimmy, qui a été placé dans un foyer parce que son père alcoolique récidiviste a encore manqué à ses devoirs paternels. Lorsque Ben son demi-frère de 20 ans apprend la nouvelle, il décide d’aller récupérer son frère qu’il n’a pas vu depuis quelques années. Les batailles il connaît, lui qui se bat pour la planète. Mais en arrivant sur place c’est une autre réalité qu’il rencontre et qui va le mener à consacrer sa vie aux enfants jusqu’à le mener en Ukraine, en pleine guerre.
Un roman qui secoue, qui bouleverse. Le sort des enfants abandonnés par les parents ou par le système est insoutenable. Ben est le vecteur qui nous mène à leur innocence, à leur souffrance. Un roman qui fait évidemment écho à l’actualité, à cette guerre si proche de nous et que l’on regarde de loin car elle est monstrueuse. Tout comme nous avait horrifiés celle de des pays yougoslaves qui avait ravagé un partie de l’Europe dans les années 90. Et le courage qu’il faut à ces Hommes pour traverser les guerres, vivre, survivre, aider ou fuir. Un roman qui m’a particulièrement touché ♥
Le courage des innocents / Véronique Olmi – Editions Albin Michel – aout 2024 – 288p
Lola lit La Petite Bonne
La Petite Bonne tire son lourd chariot dans les rues de la ville au petit matin, elle fait le tour des familles qui lui confient la propreté de leur foyer. Consciencieuse et fiable, ses patrons sont contents d’elle. D’ailleurs Alexandrine Daniel lui demande de passer plus de temps chez eux. Pendant ses absences, elle devra s’occuper de Blaise, le mari rentré de la Grande Guerre détruit, gueule cassée et membres amputés, cloué dans son fauteuil qu’il ne quitte que pour la nuit. Les cauchemars de Blaise ne sont pas fait de souvenirs de guerre, de tranchées et de compagnons déchiquetés par les bombes mais de son ancienne vie de pianiste, de la scène et du public. Il faudra le nourrir, le laver, le coucher, le surveiller, lui tenir compagnie. Il faudra surtout lutter contre le dégoût, la pitié, l’angoisse. Mais la petite bonne est habituée au courage. Les débuts sont difficiles, Blaise lui fait une demande incroyable qu’elle, qui a pourtant aussi tant souffert, ne peut accepter. Au fil des pages, et des absences d’Alexandrine, un dialogue fait de regards, de gestes, de musique puis de mots s’installent entre eux.
Un roman extrêmement touchant, un huis clos intime, poignant entre ces personnages, Alexandrine et sa culpabilité n’étant jamais loin. Et puis la forme est une réussite ! Un harmonieux mélange de prose et de vers libres, poétique, lumineux. Un puissant coup de cœur ♥
La Petite Bonne / Bérénice Pichat – Editions Les avrils – aout 2024 – 272p
Lola lit Les hommes manquent de courage
Dans ce nouveau livre de Mathieu Palain, on passe une nuit avec Jessie et son fils Marco. Marco a 15 ans, il ne fait que des conneries et sa mère, prof de maths dans son lycée, ne sait plus comment faire pour lui éviter les problèmes. Ce soir-là, Jessie passe une soirée abominable chez ses beaux-parents, soirée pendant laquelle Jalil son boulet de mari et père de la petite Nora, lui annonce qu’il veut divorcer. Alors quand Marco, qui n’est pas rentré depuis 3 jours, appelle sa mère à 23h44, Jessie fonce, il s’est passé quelque chose de grave. Ils vont rouler toute la nuit, parler, se confier, se comprendre, se (re)trouver. Jessie victime de viol, de harcèlement dans sa jeunesse et de violences conjugales, s’est construite avec cette violence qu’elle a cachée ; à l’époque #MeToo n’existe pas, la parole des femmes n’a pas encore été libérée. Jessie aime son fils mais elle va pousser Jade, sa petite amie à parler.
Jessie existe mais porte un autre prénom. Mathieu Palain l’a rencontrée un jour de pluie, elle l’avait contacté par les réseaux, elle avait des choses à raconter. Elle serait le personnage de son prochain livre.
Un roman touchant, qui aborde bon nombre de thèmes qui tournent autour de la femme, de la mère, de la fille. Jessie est une femme courageuse, d’un courage ordinaire qui lui fait supporter, comme tant d’autres, le quotidien et son lot de difficultés, de problèmes et de drames et aussi pallier le manque de courage des hommes. Un très beau portrait de femme ! J’ai aimé me glisser dans la voiture et partager cette nuit avec Jessie et Marco ♥
Les hommes manquent de courage / Mathieu Palain – L’Iconoclaste – aout 2024 – 288p