Septembre 43 – Lisou a 10 ans quand elle s’installe dans un chalet sur les hauteurs de Grenoble avec ses parents et sa grande sœur Mylaine, les aînés Janine et Tony se sont réfugiés en Suisse. Les lois anti-juifs se multiplient et la famille a dû quitter leur maison et changer de nom, Veil est devenu Veillet. La vie continue malgré les craintes et les privations. Un jour, alors que les parents se sont absentés, la gestapo frappe à la porte du chalet, Lisou s’enfuit mais Mylaine est arrêtée. La famille a été dénoncée, et doit fuir au plus vite. Lisou est éloignée de ses parents et placée chez les Tissot, dont le père est pasteur. Elle y partage quelques temps une vie de famille avec les enfants Armand et Clara. Puis de nouveau, Lisou est arrachée à ce quotidien fait de jeux, de rire et d’insouciance, et rejoint ses parents pour passer en Suisse grâce à de faux papiers. Fin avril 44, la famille est enfin réunie mais il manque Mylaine dont ils sont sans nouvelles. Lorsque Grenoble est libérée l’été suivant, les Veil peuvent enfin rentrer chez eux sans Janine et Tony qui restent étudier en Suisse. Le 27 janvier 1945, les Soviétiques libèrent Auschwitz et découvrent l’indicible horreur des camps de concentration. Le père de famille se lance alors dans des recherches sans fin pour retrouver sa fille, il envoie des courriers partout, persuadé qu’il va finir par trouver quelqu’un quelque part qui a rencontré Mylaine. Et un jour de mai 45, contre toute attente, ils reçoivent une lettre.
Un roman graphique très émouvant ! J’ai plusieurs fois eu les larmes aux yeux, je me suis fait tellement de souci pour Lisou et sa famille. Il y a beaucoup d’émotions, de chagrin dans cette histoire et en même temps, la jeunesse de Lisou emporte tout sur son passage. Elle est inquiète bien sûr mais elle a envie de s’amuser aussi et de danser sur les morceaux de Django Reinhardt avec son amie Hortense car c’est une petite fille, courageuse et qui aime la vie.
Les couleurs sont tendres, comme le trait de Toni Galmés qui a réussi à mettre de la douceur dans l’effroyable Histoire. La famille Veil, comme tant d’autres famille, traverse le pire mais dans la dignité, dans la pudeur et la retenue, sans hurlements ni crises de nerfs. La scénariste Marion Achard s’est inspirée de l’histoire de sa famille dont on trouve les présentations en fin d’ouvrage ainsi que des photos et des documents.
Un témoignage bouleversant, un coup de coeur ♥♥♥ J’ai hâte d’avoir en main le tome 2 à paraitre
Quand la nuit tombe – Lisou (tome 1) – Editions Delcourt – février 2024 – 128p