Au début du roman, le narrateur (trentenaire ?) perd ses parents adorés. Pour surmonter ce deuil terrible, il décide de tout quitter, de repartir à zéro, de réinventer sa vie. Il lâche son travail, son appartement et s’installe au 13e et dernier étage d’un immeuble, hérité de ses parents qui n’ont jamais eu les moyens de l’aménager. Un plateau de 400m2 de béton totalement vide qui surplombe la ville ; un panorama a coupé le souffle qui fait oublier la vétusté de l’ensemble. Il s’installe donc, y organise des événements payants, adopte Tartuffe le chien de ses parents, trace à la craie sur le sol des cloisons amovibles, profite d’une fuite d’eau au plafond pour créer un potager, boit de la Suze et vide son compte en banque tranquillement. Il se fait de nouveaux amis, aussi loufoques que lui, Mme Marigneau et Sampras « Une armoire à glace en marcel, un chien aux poils hirsutes, une vieille dame en tenue de gala et un type aux pieds nus. Quatre solitudes réunies. Le début d’un peuple. »
Mais peut-on vraiment s’affranchir de toute contrainte et mener sa vie comme on l’entend ? Où sont les limites imposées par les autres ? Que nous impose la société ? Il faudra lire le roman jusqu’au bout pour savoir si le narrateur trouve des réponses à ces questions.
Un court roman plein de fantaisie et de sensibilité, mais en matière de folie douce et de personnages fantasques, difficile de passer après En attendant Bojangles, un roman que j’ai tellement aimé. Quant à l’humour, je l’ai trouvé un poil trop facile, un peu convenu mais c’est une lecture facile, agréable, tout public qui aborde le deuil avec fantaisie et dont il reste une impression de tendresse.
Ce qu’il reste d’horizon / Frédéric Perrot – Éditions Mialet Barrault – février 2023 – 200p