C’est après avoir regardé La grande librairie où était invité Rachid Benzine que j’ai eu envie de lire son roman. Je me le suis procuré dès le lendemain et je l’ai lu en une heure. Mais je ne l’oublierai sans doute jamais. Il est de ces romans qui vous transpercent le cœur, vous essoufflent, vous abattent. Quelques pages poignantes, sans mélo, qui marquent profondément et durablement. Des livres comme des bombes, qu’on manipule avec soin parce que ce qu’ils renferment est si puissant et l’émotion qu’ils procurent si rare. Fabien a 7ans, il est heureux, il vit à Sarcelles et fréquente l’école Jacques Prévert. C’est un élève studieux qui adore la poésie et fait la fierté de son maître. Mais un matin, ses parents lui annoncent qu’il ne retournera jamais dans son école, ils ont décidé de rejoindre leur paradis, la Syrie de Daesh. Fabien aurait préféré rester à Sarcelles, avec ses copains et ses grands-parents mais il doit suivre ses parents qui irradient de bonheur. La suite, on peut l’imaginer quand on a suivi les infos ; très vite, le paradis se transforme en enfer. C’est un cauchemar, un triste voyage tout au bout de l’enfance que nous conte Rachid Benzine.
Voyage au bout de l’enfance / Rachid Benzine – Editions du Seuil – janvier 2022 – 84p