Un texte d’une grande qualité littéraire !
Qui fait du bruit, qui va sûrement continuer à en faire.
Un livre à lire pour comprendre le paradoxe de la formule « Etre une victime consentante »
Une femme intelligente, sensible, qui ouvre le débat avec un certain apaisement.
L’auteur revient sur le relation qu’elle a entretenu avec M (Gabriel Matzneff) dans les années 80 alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 50, sous les regards compréhensifs et concupiscents de leur entourage familial, amical et professionnel. C’est l’époque post 68, en pleine libération sexuelle où un écrivain peut s’enfiler des enfants à loisir, le raconter sans honte à la télé et en faire des livres qui sont lus et appréciés ; une conduite abjecte qui était pourtant déjà punie par la loi mais justifiée par la littérature. Quelle hypocrisie !
Ce que je trouve extrêmement courageux c’est que Vanessa Springora consent à écrire qu’elle était amoureuse de cet homme et qu’elle savait ce qu’elle faisait. Ce n’était pas une étourdie soumise, elle savait que cette relation n’était pas acceptable mais elle avait un tel désir d’être aimée et une telle fierté à l’être par un écrivain brillant et reconnu, elle qui aime tant les livres et l’écriture.
J’espère que Vanessa Springora ne va pas s’arrêter à ce témoignage et qu’elle va nous raconter d’autres histoires avec autant de talent.
Le Consentement / Vanessa Spingora – Editions Grasset – janvier 2020 – 216p