Le Havre – lundi 10 juin 1940. Lucie nous raconte comment sa mère l’a levée aux aurores ce matin-là. Comment elle leur a demandé avec son frère Jean, de se dépêcher de prendre quelques affaires. Comment ils ont attendu tante Muguette et leurs cousins Joseph et Marline. Comment ils se sont mis en route jusqu’au bac pour rejoindre Lisieux. Ils ont marché de longues heures, suivi la colonne des autres havrais qui fuyaient aussi.
C’est Muguette qui continue de raconter l’exode, puis Émélie prend la parole, ensuite vient le récit de Jean…
Chacun leur tour, ils racontent la guerre ; les hommes sont au front, les femmes et leurs enfants essaient de vivre, de survivre dans cette ville qui, en plus de l’occupation allemande, va souffrir des bombardements des anglais qui la détruiront complètement avant de la libérer. A la signature de l’armistice, certains hommes sont rentrés, Joffre le mari d’Émélie est revenu mais il n’était plus le même, tandis que Muguette a continué à attendre Louis. La vie s’est organisée sous la surveillance des allemands. C’est aussi l’époque où la France envoyait ses enfants en Afrique pour les mettre en sécurité loin des bombes, quand certaines ont décidé de les garder, d’autres n’ont pas eu le choix et ont dû laisser partir leurs enfants.
C’est un beau roman choral, très bien documenté et rempli d’émotions justes.
Par amour / Valérie TONG CUONG – Editions JC Lattès 2017 – 413p