Quel plaisir de retrouver l’excellent Irving D.Yalom, dont j’avais apprécié les précédents romans et tout particulièrement Et Nietszch a pleuré. Dans son dernier livre, ce n’est plus la vie des autres qu’il explore, en tant que psychiatre renommé, mais bien la sienne. Sa vie d’homme, de mari, d’étudiant, de docteur, de romancier, de professeur… il en a tellement et elles sont toutes si intéressantes, surtout racontées avec toute la sensibilité et l’intelligence de cet auteur.
Enfant, Irvin descend à vélo la rue et passe devant une petite fille assise sur son perron. Il la trouve très jolie et lui lance « Salut rougeole ! ». Devenu adulte, il est encore hanté par ce cauchemar, qu’il mélange un peu entre rêve et réalité. C’est le point de départ de Comment je suis devenu moi-même. L’auteur déroule, tout au long de ce livre, le fil de sa vie illustrée de quelques belles photos intimes qui rendent le récit vraiment familier. En effet, j’ai retrouvé l’homme juste, libre, honnête, sensible, bienveillant, généreux, que l’on devine dans ces romans et reconnait dans ses interviews.
Une autobiographie qui se lit comme un roman, une vie comme un ruban qui se déroule, du début à la fin, lisse parfois, qui s’emmêle toujours et qui poursuit son chemin. L’auteur cherche, analyse, comprend, raconte ce qui l’a amené là aujourd’hui, au crépuscule de la vie d’un homme de 87 ans. Un très beau livre !
Merci Babelio et les Editions Albin Michel