Couleurs de l’incendie, le deuxième volet de la trilogie de Pierre Lemaitre après l’excellent Au revoir là-haut qui se terminait, souvenez-vous, par le suicide d’ Edouard Péricourt. 7 ans après, le nouveau Lemaitre s’ouvre sur l’enterrement de Marcel Péricourt, le père, riche fondateur des Etablissements banquiers Péricourt. Marcel était un homme apprécié, la tristesse se lit sur tous les visages, surtout celui de Madeleine, sa fille et la mère de l’unique héritier de la famille, Paul. Et soudain, au moment où le cercueil arrive dans la cour, le petit garçon, 7 ans, mu par on sait quelle force se jette par la fenêtre. Double drame en ce jour maudit, qui sonne le glas de la vie confortable de l’empire Péricourt. Paul ne meurt pas mais reste paralysé, en fauteuil. Madeleine est abattue, a du mal à faire face et se laisse manipuler par son entourage. C’est la dégringolade, elle perd tout… Mais Madeleine n’est pas femme à se laisser faire, et la seconde partie du roman le prouve. La vengeance est un plat qui se mange froid, et quelle vengeance !
Un roman dans la même veine que le précédent, riche, dense, haletant ! Cette fois encore, de nombreux personnages se croisent dans une période mouvementée, l’entre-deux guerres. La popularité de Hitler, la montée du fascisme, les fraudes fiscales, les nouvelles technologies, la presse, la politique et même l’opéra ; chaque personnages évolue dans un univers et l’auteur nous promène de l’un à l’autre avec délectation. C’est TRÈS bien ! J’ai hâte de lire le prochain, et pourtant, j’aime rarement les suites.
Couleurs de l’incendie / Pierre Lemaitre – Editions Albin Michel 2018 – 544p