Bakhita c’est le nom que lui ont donné les hommes qui l’ont arrachée à son village soudanais où elle vivait entourée des siens. A sept ans, enchaînée, maltraitée, affamée et assoiffée, elle traverse le désert pour rejoindre la ville où elle sera vendue. Ceci n’est pas un roman, c’est l’histoire vraie de cette femme née au Soudan en 1869, qui a vécu l’enfer de l’esclavagisme, de la torture, du viol, des privations, de l’humiliation, de la douleur. Bakhita s’est battue pour survivre dans l’espoir de retrouver sa soeur Kismeth, enlevée elle aussi, et de revoir un jour sa chère maman et son village. Esclave d’un trafiquant turc qui va l’abandonner quand il est obligé de fuir le pays, Bakhita est rachetée par le consul d’Italie qui la soustrait à sa terrible condition, et finit par céder à ses prières et la ramène avec lui en Italie. C’est le début de la seconde vie de Bakhita. En quelques années, elle va acquérir sa liberté, se faire baptiser, entrer dans les ordres, devenir une religieuse adorée des enfants. En 1947, Bakhita rend son dernier soupir entourée des soeurs canossiennes et de ses fantômes, au couvent de Schio, en Italie. Bakhita a été béatifiée puis canonisée en 2000 par Jean-Paul II.
Véronique Olmi nous conte ce destin extraordinaire dans un vrai roman d’aventures, avec une héroïne qui sait se battre (où a-telle trouvé la force ?), qui n’abandonne jamais (avait-elle déjà la foi ?), qui fait des rencontres qui marquent son destin (des plus petits qu’elle berce). Je trouve que l’auteure a parfaitement réussi à mêler réalité et fiction, de plus elle a su éviter le pathos, elle ne s’apitoie jamais, ne juge rien ni personne, elle centre son roman sur son héroïne.
J’ai été passionnée par la vie de Bahkita racontée par Véronique Olmi.
Bakhita / Véronique OLMI – Editions Albin Michel 2017 – 460p