Ce premier roman est une belle réussite ! 5 personnages qui ne se connaissent pas, ou juste de vue puisqu’ils vivent tous à Salisbury, une ville au sud de l’Angleterre. Chacun leur tour, ils parlent d’eux, de leur vie, de leurs difficultés.
Un chapitre = un personnage, et c’est Rita qui ouvre le bal, la quarantaine, paumée, vendeuse de fleurs dans la rue et d’herbe aussi, pour arrondir ses difficiles fin de mois, elle est arrêtée en flagrant délit avec de la drogue dans la poche. Sûre qu’elle va finir en prison, Rita bazarde tout !
Puis Sam entre dans la ronde, adolescent timide, éperdument amoureux de la jolie Sophie, il ne vit plus que pour un regard, un mot, un geste. Mais pendant ce temps, un cancer emporte son père. Alors qu’il fuit encore une fois la triste réalité, il est témoin d’un accident terrible !
C’est Georges qui n’a pas su éviter l’accident et a percuté violemment le scooter. Sa femme vient de s’éteindre, emportée par la maladie, ils n’avaient jamais eu d’enfants, Georges est seul et abattu, sous le choc de l’accident. Au poste de police où il est interrogé, il est persuadé d’avoir tué cette femme ensanglantée qu’il a vu allongée sur le sol.
Alison, aussi a tout vu, elle croit même avoir reconnue la victime. Dépressive depuis que son mari, militaire, a été envoyé en Afghanistan et que leur fils a quitté la maison pour ses études. Chaque jour, Alison sombre plus encore dans la mélancolie.
Liam, le dernier personnage va faire le lien entre eux.
Mais je n’en dis pas plus…
J’ai beaucoup aimé, j’avais hâte de me replonger dans ma lecture et de retrouver les personnages de Barney Norris, ce jeune auteur de 30 ans qui réussit à construire une histoire bouleversante avec des personnages dont la vie est finalement d’une banalité affligeante : une quarantenaire qui a raté sa vie, un ado en proie aux affres de l’amour naissant, un vieil homme qui en perdant sa femme perd sa moitié, et une femme de militaire, qui ne sait comment remplir sa vie.
Et pourtant, quelle intensité dans les portraits, quelle sensibilité aussi.
J’ai été très étonnée que l’auteur soit si jeune.
L’écriture est très intéressante car elle est vraiment la voix de chaque personnage : gouailleuse et grossière avec Rita, elle devient hésitante avec Sam, désespérée avec Georges et ennuyeuse quand il s’agit d’Alison.
Et hop, un de plus sur votre liste de Noël <3
Dommage pour le titre que je trouve vraiment moche, je lui préfère l’original Five Rivers Met on a Wooded Plain = Cinq rivières se sont rencontrées sur une plaine boisée et la couverture tellement quelconque.
Ce qu’on entend quand on écoute chanter les rivières / Barney NORRIS –
traduction Karine LALECHERE – Five Rivers Met on a Wooded Plain
Éditeur Seuil littérature étrangère
date de parution 17/08/17
304 pages