Ça commence comme des haïkus, ces petits poèmes japonais très courts, si vivants, tellement gracieux. Des chapitres plus ou moins longs dont les titres sont des mots japonais traduits [ie, maison] [aibu, caresse] [tsuki, lune]…, le premier est [merigorand, manège] et le dernier [kokoro, cœur] qui est aussi le nom de la poupée de Seki que son frère garde depuis leur enfance. Ce frère Koichi qui depuis le décès de leurs parents dans l’incendie du théâtre où ils passaient la soirée, s’est retiré du monde qu’il regarde « en proximité ». Koichi a grandi, il vit seul, travaille dans une bibliothèque et s’occupe de sa grand mère chérie. Seki après des études brillantes, s’est mariée et a eu 2 petites filles. Elle vit dans les beaux quartiers, elle travaille, gagne de l’argent mais Koichi sait qu’elle aussi s’est absentée du monde malgré les apparences. Elle s’occupe peu de son frère, peu de sa grand mère mais ce n’est pas grave, Koichi attend, il sait qu’elle reviendra, comme avant la tragédie.
C’est lui qui parle, qui décrit dans de petits textes au style parfait, leur vie. Avec retenue, poésie, et un amour inconditionnel pour les femmes de sa vie, sa grand mère, sa sœur et ses nièces. Merci à Régine, qui m’a conseillé ce livre magnifique, qui se déguste comme un mochi, ces adorables petites friandises japonaises, aussi jolies que délicieuses.
A lire absolument !
[Koroko] / Delphine Roux – Editions Philippe Picquier 2015 – 114p