Trois jours à Oran de Anne Plantagenet – Edition stock, 2014
J’ai toujours été attirée par les livres qui parlent du Maghreb en particulier, et de l’Afrique et l’Orient en général. Le titre de ce livre m’a donc interpellée : Oran une ville d’Algérie, Anne Plantagenet un auteur français… De quoi cela pouvait-il bien s’agir ?
Ce livre est raconté à travers la voix d’une femme, fille et petite-fille de pieds-noirs, qui cherche une légitimité dans cette ascendance qui ne dit pas tout. Bercée par les histoires embellies que sa grand-mère lui racontait, elle comprend en grandissant que tout n’est pas si simple. Les pieds-noirs ne sont pas seulement les victimes qu’ils prétendent être… Elle pense que cette ambiguïté dans laquelle elle a toujours vécu, a influencé ses choix. Arrivée à un tournant de sa vie, elle décide d’aller avec son père de l’autre côté de la rive, à Oran, le pays de sa grand-mère et celui de son père à la recherche de …quoi, au juste ?
A travers quelques photos qu’elle décrit, les souvenirs de famille et ce voyage, Anne Plantagenet semble raconter sa propre histoire sans pour autant faire l’autopsie de ces relations très compliquées entre les pieds-noirs et l’Algérie. Tout au long de ce périple, elle nous raconte en parallèle l’événement qui a bouleversé sa vie.
A l’exception de quelques clichés et raccourcis sur l’Algérie qui m’ont un peu gênée, ce livre raconte la souffrance des pieds-noirs qui parfois s’est transformée en racisme. Au-delà de la génération qui a vécu ce départ douloureux, j’ai pris conscience que leurs petits enfants aussi, qui n’ont jamais connu cette époque, portent en eux des traces ou -oserais-je- dire des séquelles et des questionnements, qui peut-être, façonneront leurs vies.