Ce roman c’est l’histoire de plusieurs personnages qui sont ou seront tous liés les uns aux autres à un moment donné et tous plus ou moins liés à la terrible catastrophe de Tchernobyl. Evgueni, 9 ans, est un prodige de la musique, il est différent de ses camarades et de ce fait il est particulièrement maltraité. Grigori est un jeune chirurgien talentueux, blessé par sa séparation avec Maria. Maria était une journaliste qui, pour avoir été un peu trop dissidente, a été renvoyée, elle travaille à présent comme ouvrière dans une usine. Artiom est un jeune garçon qui vit dans un village près de Tchernobyl.
On suit pendant plus de 400 pages le destin de ces êtres humains avec en toile de fond l’horreur de Tchernobyl et la dureté d’un régime communiste qui vacille. On suit avec horreur l’incapacité des autorités à faire face, leur refus de faire appel à l’aide internationale, le dévouement de ceux qui se sont sacrifiés, en tout état de cause ou en complète ignorance. Et cela est fait avec beaucoup de délicatesse et même de poésie malgré la dureté du sujet. Même s’il y a quelques passages un peu longs, ce roman est un coup de cœur.
Tout ce qui est solide se dissout dans l’air / Darragh McKeon, Ed. Belfond 2015, All that is solid melts into air, 425 p.