La maladroite c’est l’histoire de cette petite fille, Diana, maltraitée par sa famille et dont on découvre au fur et à mesure l’histoire à travers la vision de ceux qui ont été physiquement proches d’elle, de ceux qui se sont aperçus qu’il se passait quelque chose de terrible dans la vie de cette petite fille mais qui n’ont pas mesuré l’importance de ce qu’ils pressentaient, de ceux qui ont essayé de l’aider mais n’ont pas su ou pu aller au bout de leur démarche. Parce que ça parait bien simple de juger ! mais est-ce si facile d’être sur qu’un enfant est maltraité ? est-ce si simple de sauver un enfant des mains de ses tortionnaires dans un monde où le poids administratif est si lourd ? est-ce si simple d’enlever un enfant à ses parents quand les soupçons ne peuvent parfois être qu’un soupçon ? Ce sont toutes ces questions, qui n’ont pas de réponses, que j’ai vues dans ce roman coup de poing d’Alexandre Seurat. Il n’y a pas de pathos, le drame est là mais il est de toutes façons trop tard ! Il n’y a pas de jugement parce qu’on a beau dire personne ne peut être assuré d’avoir les réactions qu’il faut face à une telle tragédie. Le style pourrait paraître froid mais il permet au lecteur de prendre un peu de recul et de mieux pouvoir s’interroger, que ferait-on nous ?
Un beau texte inspiré, hélas, d’une histoire vraie…
La maladroite / Alexandre Seurat, Ed. du Rouergue, 121 p.