Lors d’une exposition, David Foenkinos découvre l’œuvre picturale de Charlotte Salomon et a comme un coup de foudre pour cette artiste méconnue. Pendant des années, lui trotte dans la tête l’envie d’écrire un roman racontant la tragique destinée de cette femme. Il part alors à la recherche des documents retraçant son destin, des lieux dans lesquels elle a vécu, des personnes qui peuvent lui en apprendre un peu plus sur elle. Il en résulte ce très beau roman.
Différents de ses précédents romans auxquels je n’avais pas vraiment adhéré, ce roman dessine un beau portrait de femme marquée par les tragédies familiales, sa tante, sa mère et d’autres membres de sa famille ayant la triste habitude de se suicider. Malgré une enfance relativement protégée par son père et sa belle-mère, Charlotte est rattrapée par son destin pendant la seconde guerre mondiale. Elle fait la rencontre d’un homme dont elle est très amoureuse et qui est en quelque sorte le déclencheur de son talent. Les rencontres qu’elle fait ensuite lors de sa fuite en France lui permettent de donner un vrai sens à son œuvre. L’écriture particulière de ce roman, une sorte de long poème en prose, apporte de la profondeur au personnage tout en allégeant le côté tragique de son destin. De plus, en parallèle, mais de façon très discrète, David Foenkinos nous explique sa démarche d’écrivain à la recherche d’une vérité à romancer, une démarche vraiment intéressante.
On en ressort touché, ému, triste pour la perte de cette artiste talentueuse et avec l’envie d’aller regarder de plus près ses œuvres.
Une belle réussite et un coup de cœur !
Rentrée littéraire 2014, Yaki lit Charlotte
Charlotte / David Foenkinos, Ed. Gallimard, 224 p.