Lola lit Sur l’île ♥

Une île qu’on imagine galloise, proche du continent, peuplée de quelques irréductibles pêcheurs de homards et de leurs jeunes enfants, « douze familles plus le pasteur et Lukazh, le polonais qui travaille au phare« . Mais l’île, cinq kilomètres de long et trois de large, est une prison que Manod a hâte de quitter comme tant d’autres. Rejoindre le continent, étudier, enseigner, gagner de l’argent et vivre. Manod est née le 20 janvier 1920 et nous sommes en 1938, la guerre approche et le père de Manod aimerait la marier à un gars du coin. Le roman commence en septembre, une nuit où s’échoue une baleine sur la plage, cette carcasse va accompagner notre lecture jusqu’à la fin du roman en décembre. Un jour d’octobre Edward et Joan, deux jeunes universitaires, débarquent sur l’île ; ils voudraient écrire un livre documentaire sur l’île et ses habitants. Manod, la seule à parler correctement anglais, leur servira d’interprète. Au fil de leurs rencontres, le désir de fuir l’île emplit Manod, et elle croit aux promesses voilées d’Edward, qui trouve la jeune fille brillante et charmante.

Un premier roman surprenant à l’ambiance très particulière ; on ressent les embruns, l’odeur de poissons et la rudesse du tissu des robes des femmes. Les chapitres sont courts et, malgré la monotonie de la vie sur l’île, assez rythmés. L’arrivée des anglais bouleverse la vie de Manod mais elle est assez intelligente et lucide pour se rendre compte qu’ils considèrent les habitants de l’île comme des frustres et qu’ils l’utilisent.

C’est triste et cruel, c’est beau et bouleversant ! Un coup de cœur ♥ Vivement le prochain roman de cette jeune autrice anglaise.


Sur l’île / Elizabeth O’Connor – Edition JC Lattès – mai 2024 – 272 p.

Titre original Whale Fall traduit de l’anglais par Claire Desserrey