Lola lit Célèbre ♥

Un roman redoutable comme Cléo Louvent Johnson, l’héroïne de Célèbre, qui depuis sa plus tendre enfance rêve de célébrité : elle sera chanteuse, adulée, starifiée, au sommet, indétrônable, exagérément riche. Cléo a du talent et surtout de l’opiniâtreté. Elle balaiera tout sur son passage, les obstacles comme les rivales, rien ne l’arrêtera pour accéder à son rêve, le rêve de sa vie, l’unique rêve de sa vie. Quand on veut on peut, n’est-ce pas ? Mais cela en valait-il la peine ? C’est la question que se pose Cléo dans les premières pages du roman où elle s’apprête à passer seule trois semaines sur une île déserte perdue au milieu du Pacifique. Quoi de mieux pour une star pour retrouver un peu de tranquillité ? Un petit séjour dans un cabanon sur la plage, sans aucun confort, sans eau potable, sans électricité, et un placard rempli de poisson séché, de riz, de tubercules et de conserves. On est loin des fastes du show biz ! Cléo a payé 500000 dollars pour être enfin… inaccessible.

Puis Cléo revient sur son parcours, son enfance heureuse dans le XVI° parisien entre une mère française statisticienne et un père américain égyptologue. A quatre ans, elle déclare à son père hilare qu’elle veut être aussi célèbre que Céline Dion. Dans son long monologue, elle nous raconte son ascension, dans ce monde rêvé de paillettes, de beauté, de sourires, mais aussi de rivalités, de mensonges, d’artifices, de douleurs et de violence, celle que Cléo s’inflige et qu’elle inflige aux autres parfois. Car Cléo n’est pas une chouette fille, et on se plait à ne pas l’aimer même si on admire sa ténacité et cette réussite qu’elle ne doit qu’à elle-même.

J’avais adoré Mon mari, le précédent et premier roman de Maud Ventura, alors j’attendais celui-ci avec impatience et un peu d’appréhension. Je n’ai pas été déçue ! J’ai retrouvé le mordant de l’autrice. Ici on retrouve le thème de Mon mari, l’obsession, transposé dans un milieu qui fascine.

Je me suis régalée ! Vivement le troisième ♥


Célèbre / Maud Ventura – Editions L’Iconoclaste – aout 2024 – 560p