Aujourd’hui, on assiste à un vrai besoin de retour à la terre, à la nature, qui se manifeste par de multiples actions individuelles ou collectives : planter un potager (sur son balcon), faire son propre compost (sur son balcon), consommer bio et local, devenir végétarien ou flexitarien (on n’a rien contre une bonne cote de boeuf sur le barbec), passer ses week-end au vert, ses vacances à la montagne, changer de boulot et se tourner vers l’artisanat, monter une fromagerie, une épicerie bio, un toutenvrac, et le graal… acheter une maison et s’installer à la campagne ! On peut comprendre cette envie de fuir la ville, le stress, la pollution, le bruit, la foule. Mais comment les gens de la terre réagissent à cette nouvelle tendance ? Comment accueillent-ils ses néocampagnards ? Avec chaleur et bienveillance, mépris, moquerie ou indifférence ?
Robert le narrateur, un vieux gars de ce petit coin de Dordogne, s’adresse directement au lecteur pour lui raconter ce qui s’est passé de terrible dans son village.
Il est question d’une grande fête participative, organisée par ces citadins devenus ruraux qui pensent tout savoir, tellement mieux que ceux du cru.
Un roman d’une grande lenteur. J’avais hâte de savoir ce qu’il s’était passé, je voulais donner un peu de rythme à ma lecture, accélérer l’allure, faire monter le désir. J’ai tourné les pages, sauté des passages, et quand j’ai enfin trouvé, j’ai pu revenir en arrière et reprendre ma lecture tranquillement, la lenteur m’a moins gênée.
Un drôle de roman, déroutant, féroce, d’une grande lucidité !
Campagne – Matthieu Falcone – Editions Albin Michel – août 2021 – 304p