Années 60, Université pour filles de Stillwater, Peggy, une jeune étudiante présumée lesbienne, fille de pasteur, tombe amoureuse de Lee Fleming, héritier d’une des plus riches familles de Virginie, prof de poésie, homosexuel réputé. Peggy découvre le sexe dans ses bras et se laisse prendre au jeu de l’amour même si cette histoire est vouée à l’échec. Très vite un bébé s’annonce inopinément, et Lee, soucieux de ses responsabilités épouse Peggy. Des années plus tard, mère au foyer insatisfaite, trompée par son mari, lasse de cette vie qui l’a conduite trop loin de ses aspirations de dramaturge, Peggy s’enfuit. Elle quitte Lee et la maison, lui abandonne leur fils de 8 ans mais emmène Mireille leur fillette de 3. Recherchée par la police pour enlèvement, Peggy s’enfonce dans la campagne et trouve une petite maison à l’abandon, qu’elle répare comme elle peut et s’y installe en se faisant passer pour une mère et sa fille noire (c’est incroyable mais pourtant possible, puisque dans ces années-là en Virginie, une goutte de sang noir dans une lignée pouvait faire de vous un noir). Au début, elles se terrent, sortent le moins possible pour ne pas se faire repérer. Puis, Mireille grandit, va à l’école, Peggy doit accepter de laisser vivre sa fille adolescente qui devient amie avec un jeune noir (un vrai celui-là) Les 2 mamans se lient d’amitié et partagent leurs difficultés de noirs.
De mi-1960 à 1980, l’auteure nous raconte le difficile quotidien des noirs aux Etats-Unis, le racisme, la ségrégation, le rejet. C’est un roman très particulier, que j’ai lu laborieusement, sans plaisir mais avec envie. L’envie de savoir où l’auteure voulait m’emmener, quelle fin elle trouverait à cette histoire. Le sujet est particulier mais l’écriture l’est aussi puisqu’elle peut passer, sans prévenir, de conventionnelle à grossière, aucun mot obscène ne nous est épargné, et même s’il n’y a pas une once de vulgarité, c’est assez troublant. De plus, il y a énormément de références, certaines sont drôles et intéressantes, mais c’est trop ! Au début j’ai cherché chacun des noms inconnus sur internet, mais j’ai fini par abandonner et tant pis pour ma culture G. Je pense que, du coup, je suis passée à côté de ce bouquin, de cette auteure qui mérite sûrement d’être encensée par ses pairs (Donna Tartt, Franzen…)
Une comédie des erreurs/Nell ZINK – Editions SEUIL – Août 2016 – 304p