François, le narrateur est correcteur dans la Revue du Tellière dirigée par l’autoritaire et flamboyante Reine qui ne le laisse pas indifférent. Un métier auquel sa mère, récemment décédée, l’a toujours pensé destiné. François après avoir travaillé dans une papeterie s’est rangé à l’avis maternel et est devenu correcteur. Il aime son travail qui consiste à dénicher la moindre faute dans les textes qui lui sont confiés par Reine et il entend le faire le mieux possible. Alors lorsqu’il se rend compte un jour, en relisant ses corrections, qu’il reste des erreurs, il s’interroge, achète un calepin dans lequel il note toutes ces coquilles, roulure pour coulure, catin pour satin, culotte pour calotte… Et finit par conclure que quelqu’un glisse ses horreurs dans son travail, mais à quelle fin ? De suppositions en hésitations, François devient soupçonneux, paranoïaque et commence à y perdre son latin. Un jour sur le chemin du bureau, il découvre un oisillon chétif abandonné dans la rue, il le sèche, décide de le garder et le cache dans sa poche, trouvant en lui un trésor, un signe, un talisman.
C’est un premier roman très plaisant, à l’ambiance mystérieuse, onirique et drôle, qui prend tout son sens dans les dernières pages. Sans chercher à comprendre où l’auteure voulait en venir, je me suis laissée porter par l’écriture précise et épurée, jusqu’à la fin surprenante. Un roman à relire, pour en comprendre toutes les ficelles, une auteure à suivre assurément.
La correction / Elodie LLORCA – Editions Rivages 2016 – 189p