Au début du roman, Félix annonce à Suzanne, sa femme qu’il la quitte. « Je m’en vais » lui dit-il et il ferme la porte sans se retourner. Félix Ferrer, cinquantenaire séduisant et cardiaque, coureur de jupons, désabusé à tendance dépressive est galeriste à Paris. Ancien sculpteur sans renommée, il se consacre à l’art des autres qui malheureusement ne rapporte plus, l’agent manque à la galerie. Lorsque Delahaye, son employé lui parle de la Nechilik, une épave prise dans les glaces du Pôle Nord depuis les années 50, et dont les cales sont remplies d’œuvres d’art, Félix ne daigne même pas lever les yeux de son cahier de comptes, il a besoin d’argent pas d’un projet rocambolesque. Pourtant l’idée de posséder ce trésor inuit inestimable fait son chemin et la promesse de se renflouer séduit Felix qui ne tarde pas à s’embarquer sur un brise-glace à destination du Grand Nord pour ce voyage pas très ordinaire. Mais dès son retour pourtant fructueux, les problèmes resurgissent ; la mort de Delahaye d’abord puis le vol dans la galerie de son précieux butin ; Félix avait imprudemment remis à plus tard le rdv avec son assureur, c’est la faillite, il est perdu, il n’a plus goût à rien. Jusqu’à ce que sa route croise celle de Baumgartner…
J’ai beaucoup aimé ce roman, il s’en dégage une certaine douceur et une proximité due sans doute en partie aux interventions du narrateur qui nous accompagne tout au long de l’histoire. À lire aussi pour la beauté de la langue riche et précise.
Je m’en vais / Jean Echenoz – Les Editions de Minuit 1999 – 256P