Même si dès le début du roman j’ai été gênée par le choix du registre de langue, que les sentiments prêtés à la petite fille m’ont semblé impropres, que le tout m’a paru bien peu crédible, je n’ai pas abandonné et je ne suis pas déçue.
Encore un roman qui parle de la guerre, ou plutôt qui se passe pendant la guerre ou plus exactement à la fin de la guerre, décembre 1944, dans les Ardennes. Mais cette fois-ci, les méchants ne sont pas forcément ceux qu’on a l’habitude de désigner. Ici, le gentil pourrait être Mathias, cet officier SS surentraîné, infiltré, espion, exécutant les ordres, même les plus abjects, avec sang froid, sans état d’âme, mais qui, au moment de tirer une balle dans la tête de Renée une petite fille juive orpheline de sept ans, détourne son arme et choisit d’éliminer un soldat allemand. Mathias et Renée prennent la fuite ensemble, se cachent, s’attachent et traversent ensemble la fin de la guerre. Et nous aussi on s’attache, on y prend goût à cette relation d’amour qui se construit.
Un roman construit comme un film, et c’est normal puisque ce livre était d’abord un scénario travaillé à quatre mains par Emmanuelle Pirotte et son compagnon Sylvestre Sbille, avant qu’elle n’en fasse un roman.
Today we live / Emmanuelle Pirotte – Editions du Cherche midi 2015 – 238p