Ati, la trentaine, quitte enfin le sanatorium où il était soigné pour une tuberculose. Ati est guéri mais un autre mal s’est emparé de son esprit, le doute. Tout ce temps passé à réfléchir, à faire des rencontres, a fait voler ses certitudes, depuis Ati est persuadé qu’un autre monde existait avant Char, la Grande Guerre Sainte de 2084. Mais dans l’empire totalitaire qu’est l’Abistan, il n’y a pas de place pour le doute. La vie entière de la population est organisée selon des rites religieux rigoureux, la même pitance pour tous, les mêmes vêtements, prières et soumissions, délations et exécutions rythment les journées de ces hyper-croyants maintenus dans l’ignorance. Ati prend un risque énorme en développant une pensée personnelle mais il ne peut plus reculer, avec l’aide de son ami Koa, ils prennent la route à la rencontre des mécréants, des bannis qui vivent en marginaux, dans des ghettos, pour essayer de comprendre jusqu’à en perdre la vie.
Un thème très intéressant, mais hélas, la dimension romanesque du livre est secondaire. Les personnages n’ont pas de consistance, pas d’histoire, ils ne sont pas attachants, la vie d’Ati aurait pu être riche en aventures en rebondissements, mais elle sert surtout à justifier de longues descriptions détaillées, des explications superflues, des développements abscons. Par contre la probabilité du futur proposé par l’auteur fait froid dans le dos.
2084 la fin du monde / Boualem Sansal – Collection blanche Gallimard 2015 – 288p