A l’occasion de la sortie de son dernier livre « Au pays du p’tit », Romain Ruyssen, sociologue français, la quarantaine bien tassée est invité à Moscou lors de la Semaine Française, où il doit intervenir devant un parterre d’intellectuels de tous pays. Son livre agite les esprits puisque son auteur y fustige la France et les français, une cohorte de paresseux, râleurs, vindicatifs revendicateurs, moroses, fraudeurs, dépressifs, arrogants… De retour à Paris auprès de sa compagne Caridad, il lui tarde de retourner à Moscou retrouver la jeune Janka Kucova croisée à la Maison centrale des Artistes. Il sert un nouveau mensonge à la trop compréhensive Caridad et rejoint l’étudiante slovaque pour un week-end à plusieurs milliers d’euros. Mais Romain n’en a cure, il a pu assouvir une nouvelle fois ses envies de sexe avec une inconnue qu’il délaisse aussitôt. Mais Janka Kucova n’est pas d’accord et va lui faire payer. Ah ! on tient enfin notre vengeance mais c’est sans compter sur la dernière phrase du roman.
Le héros, ou plutôt l’anti-héros à la Houellebecq, est à l’image du peuple qu’il abhorre; détestable, cynique, désabusé, égoïste, mais on ne peut s’empêcher d’admettre que la plupart des traits de caractères dépeints ne sont pas inventés, simplement mis en exergue, ce qui en fait un roman assez particulier à lire, presque dérangeant. Reste l’écriture de Nicolas Fargues, précise, efficace, sans fioritures que j’avais apprécié dans La ligne de courtoisie.
Au pays du p’tit / Nicolas Fargues – Editions POL 2015 – 240p