Dans ce roman, l’auteur réalise une biographie romancée de Mary Mallon, surnommée « Mary Typhoïde » au XIXème siècle parce qu’elle était porteuse de cette maladie et qu’elle la transmettait tout en étant « porteur sain ». L’histoire commence avec l’arrestation, l’enlèvement même, de Mary. Elle est arrêtée et suspectée d’avoir contaminé et tué plus d’une vingtaine de personnes en étant cuisinière à leur service. Mary est gardée et examinée (analyse de sang, d’urine,…) pendant plus de deux ans dans un hôpital avant qu’un avocat ne parvienne à obtenir sa libération à la condition qu’elle n’exerce plus son métier de cuisinière et qu’elle se rende à des examens médicaux réguliers.
L’auteur dresse dans ce roman un portrait vraiment captivant d’une femme battante qui réfute les thèses selon lesquelles elle serait la source des décès qu’on lui impute et qui se bat pour sa liberté. Si au départ Mary n’est pas particulièrement sympathique, on finit néanmoins par s’y attacher et par avoir envie qu’elle s’en sorte. L’auteur nous décrit aussi extrêmement bien l’époque, la vie dans les quartiers populaires surpeuplés de la ville de New York, l’insalubrité, le manque d’hygiène, les épidémies, les conditions précaires des ouvriers. De plus, c’est bien écrit !
Malgré quelques longueurs, un bon moment de lecture instructif !
La cuisinière / Mary Beth Keane, Ed. Presses de la Cité 2014, titre original Fever, 404 p.