Après « Où on va papa ? » où Jean-Louis Fournier racontait sa vie avec ses fils handicapés, « Veuf » où il nous parlait de son veuvage, c’est au tour de sa fille dans « La servante du seigneur ». Le prochain, ce sera quoi le sujet ? La vie en maison de retraite…
J’avais bien aimé « Où on va papa », un sujet grave traité avec une certaine légèreté et beaucoup d’humour. J’ai lu « Veuf », et j’ai trouvé que c’était une belle déclaration d’amour à sa femme disparue.
Mais là, non, je ne suis pas d’accord ! Parce que sa fille chérie, la quarantaine, a décidé de rompre avec sa vie urbaine, de se tourner vers la religion, s’installe à la campagne avec son ami théologien et donne un autre sens à sa vie, des choix qui déplaisent à Papa Fournier qui voit rouge, déblatère, médit, se moque et méprise. Il a une vision très manichéenne de la situation : avant, quand elle était proche de lui, sa fille était belle, rigolote, intelligente. Maintenant qu’elle s’est éloignée, elle est devenue méchante, moche et con ! J’ai souvent été gênée en pensant à ce que cette femme avait dû ressentir en lisant ce bouquin. J’ai trouvé cette lecture dérangeante. Et le pompon c’est à la fin du bouquin quand il dit laisser le dernier mot à sa fille qui reprend une par une les critiques formulées par son père, se justifie, et termine par « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père qui offre sa propre fille au monde entier après l’avoir défigurée »
Mr Fournier, je ne vous félicite pas ! Et même si finalement vous dites aimer votre fille, votre chef d’oeuvre….. moi, je n’aurais pas aimé avoir un père tel que vous.