Mathieu et Libero, 2 gars du pays abandonnent leurs brillantes études de philo et quittent le continent pour reprendre de bar de leur village corse natal.
La famille de Mathieu voit tout ça d’un mauvais œil mais Marcel, le grand père qui n’a pourtant jamais manifesté d’intérêt pour ce petit fils lui permet de mener à bien ce projet en l’aidant financièrement. Les 2 amis trouvent enfin un sens à leur vie avec ce bar qui devient le centre du village, et un lieu nocturne très fréquenté. Les résultats sont bons, les garçons exultent mais déjà les premiers signes d’effondrement pointent.
C’est un roman troublant, le début de l’aventure est prometteur et plein d’espoir, on est pris par l’ambition des garçons, par leur entrain, leur envie d’un monde meilleur. Qui n’a pas rêvé un jour de tout plaquer pour monter son « truc » à soi ? On partage donc l’engouement des deux potes. Mais petit à petit, on déchante, la tension monte, et on assiste à la chute, impuissant.
Je n’avais rien lu de Jérôme Ferrari avant ce roman, je ne sais donc pas si dans ses autres romans aussi les phrases peuvent couvrir la moitié d’une page comme la moitié d’une ligne. J’ai aimé son style, j’ai aimé lire ces longues phrases merveilleusement bien construites, j’ai aimé l’histoire. Mais ce n’est pas une lecture facile, tant par la construction que par les réflexions qu’il nous incite à mener.
[Je ne parlerai pas de St Augustin et de son sermon sur la chute de Rome parce que ça ne m’a pas vraiment « intéressée » toute absorbée que j’étais par l’histoire et les personnages.]
Le Sermon sur la chute de Rome, de Jérôme Ferrari, Prix Goncourt 2012, paru le 22/08/12 aux éditions Actes Sud.