JMG Le Clezio = souvenir de cours de français au collège.
Adulte, je n’ai plus jamais osé lire un de ses bouquins, je les pensais inabordables, jusqu’à celui-là « Ritournelle de la faim » conseillé et prêté il y a quelques années par mon amie Dali♥, que je remercie de m’avoir permis de rencontrer, enfin, ce grand auteur.
Je l’ai relu ces jours-ci et j’ai décidé de partager ce livre tout simplement magnifique !
Il serait d’inspiration autobiographique. Ethel, la toute jeune héroïne du roman ressemblerait beaucoup à la mère de l’auteur (info à vérifier).
L’histoire commence lors de l’Exposition Coloniale de 1931. Ethel 10 ans et son grand oncle s’y promènent et s’arrêtent devant le pavillon de l’Inde qu’il a acquis et qui sera, à la fin de l’expo, démonté puis remonté dans un jardin qu’il possède. La toute jeune Ethel est enthousiasmée par le grand projet de cet oncle qu’elle adore. Elle est impatiente et partage son rêve avec son amie Xenia.
Quelques années après, la Maison mauve est toujours sous bâche au fond du terrain lorsque Samuel meurt, faisant d’Ethel son héritière. Persuadée que son père va exaucer son rêve, elle signe les documents qu’il fait établir pour gérer sa fortune, elle est loin de se douter qu’il a malheureusement d’autres projets.
Et lorsqu’elle apprend qu’un immeuble va être construit sur le terrain que Samuel lui a légué, Ethel est abattue, un grand vide s’empare d’elle, qu’elle remplit en s’activant autour de ce projet d’immeuble, qu’elle vérifie, contrôle… et qu’elle finit par perdre quand son père est ruiné, entraînant sa famille dans son marasme. C’est un désastre, la vie ne sera plus jamais la même.
En 10 ans, Ethel aura traverser des périodes sombres, l’avènement d’Hitler, la montée de l’antisémitisme, la guerre, la ruine de sa famille, la déchéance de ses parents et l’éloignement de son amie Xenia. Mais la fin du roman est pleine d’espoir, avec un mariage et l’annonce d’une naissance.
Ce livre est admirablement bien écrit, l’écriture est poétique, riche, chaque mot semble avoir été choisi et pourtant, on a une impression de simplicité, de modestie, de spontanéité, de sincérité. Je ne me suis pas sentie écrasée par la notoriété et la virtuosité de JMG Le Clezio, Prix Nobel de Littérature en 2008 (année de parution de « Ritournelle de la faim »), bien au contraire, cette lecture m’a « cultivée » 🙂
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