Quand la petite parle du soleil à ses pieds, elle pense aux sandales dorées que portait sa maman. La petite c’est l’une des 2 sœurs, celle qui raconte, son petit appartement dont elle sort peu et qu’elle passe son temps à frotter, briquer, laver, sa sœur, la grande, vicieuse, mauvaise, menteuse qui la tyrannise. Ça aurait pu être juste l’histoire d’une domination perverse, d’un bourreau et sa victime, d’un fort et d’un faible MAIS c’est surtout l’histoire de deux personnes qui essaient de vivre, de survivre à un désastre. L’auteur, Delphine Bertholon nous persuade que tout peut toujours changer, que rien n’est définitif, qu’il suffit parfois d’un tout petit rien, un sourire, un mot, un regard, une rencontre et hop une énergie nouvelle est insufflée, qui déplace les montagnes, change le reflet d’un miroir, permet les mots, les pleurs, les rires, redonne goût à la vie.
Au début du roman, on ne sait pas grand’chose, il y a ces 2 sœurs dont on ne connait même pas les prénoms, on comprend qu’un lien fort les unit, une tragédie, un fait divers sordide serait à l’origine de cette relation malsaine. Ce que l’on sait de la grande, c’est ce que nous raconte la petite, il n’y a aucun élément extérieur à ce huis clos. Petit à petit, l’histoire se construit, et on comprend…
C’est un roman court et dense, parfois angoissant et plein de poésie. Je l’ai lu quasiment en apnée, j’étais sous tension, je m’étais attachée à ces deux sœurs, à leur histoire, il me fallait un dénouement rapide !
J’ai aimé ce livre et j’ai hâte de l’oublier pour le relire.