Allez, dimanche, c’est reparti !
On change d’heure, on repasse à l’heure d’hiver.
C’est-à-dire ? On recule d’une heure. Ok, on dormira une heure de plus ? Bah le premier matin oui, mais après ce sera pareil puisqu’on se couchera une heure avant. On recule ça veut dire qu’on enlève une heure, c’est ça ? Euh oui, à 3 heures il sera 2 heures. Ok, donc quand mon réveil sonnera à 7h, en fait il sera… 6 heures !? Oui oui, c’est ça, sauf que comme tu vas changer l’heure de ton réveil, quand il sonnera à 7h, il sera 7h ! Mais du coup, il fera jour plus tôt ? Bah oui, puisque comme le jour se lève vers 8h en ce moment, en fait avec le passage à l’heure d’hiver à 8h, il sera 7h. Par contre le soir, il fera nuit plus tôt. Quelle horreur, on sortira du boulot et il fera nuit noire !!
Vous je ne sais pas mais moi, je déteste ces changements d’heure, ça me gonfle et je ne crois pas que ce soit encore utile. Je sais qu’à l’époque ça avait été mis en place pour faire des économies d’énergie mais est-ce que c’est encore vrai aujourd’hui, étant donné l’évolution de nos sociétés ?
D’abord, il faut savoir que nous ne sommes pas les seuls à changer d’heures 2 fois par an. Le système est adopté dans plus de 70 pays. Le principe est simple, chaque année au printemps, chaque pays avance l’heure légale de 60mn par rapport à l’heure habituelle de son fuseau horaire. A l’automne, on revient à l’heure normale d’hiver. Ainsi, chaque année depuis 1998, dans tous les pays de l’Union Européenne, on avance notre montre d’une heure à 2 h du matin, le dernier dimanche du mois de mars et on la recule d’une heure, à 3 h du matin, le dernier dimanche du mois d’octobre.
Sauf que, en France (comme en Espagne et dans les pays du Bénélux), en hiver, on a une heure de retard par rapport au soleil et en été 2 (à Brest, le décalage est de 2h18). L’été en France à 14h, il est midi au soleil. On appelle ce système français «heure d’été double».
Le changement d’heure en France, on en a parlé dès 1916, puis l’idée a été abandonnée pendant la 2nde Guerre Mondiale. C’est après le choc pétrolier de 1973, que le changement d’heure s’est imposé, il devenait urgent de faire des économies d’énergie en rapprochant «nos heures de vie active des heures d’ensoleillement» pour limiter la lumière électrique et les déplacements en transport.
Pour l’ADEME*, le lien entre le changement d’heure et les économies d’énergie est évident. Mais ce mécanisme est aujourd’hui contesté par d’autres qui expliquent que globalement, on a tous bien appris notre leçon, aujourd’hui, nous sommes bien plus sensibles aux économies d’énergie (pour la planète mais aussi pour notre porte-monnaie), et tout est fait pour nous filer un coup de main, de plus en plus de trucs sont à faible consommation d’énergie, les voitures, les radiateurs, les machines à laver, les chaudières, les vitrages, les ampoules, les piles… Les économies du fait du changement d’heure seraient quant à elles minimes.
D’où la question : à quoi ça sert vraiment de changer d’heure 2 fois par an ?
Deux camps s’opposent : les pour et les contres 🙂
Les convaincus menés par l’ADEME* pour qui, les avantages sont notables.
Les opposants, quant à eux, dénoncent de nombreux effets négatifs sur l’environnement, l’économie, la santé, l’énergie, la sécurité routière…
Pour nous communs des mortels, le plus gênant, c’est quand même qu’une fois sur deux, on dort une heure de moins !!
Les contre verraient dans ces changements horaires « une source supplémentaire de fatigue au moment du printemps, une rupture du rythme biologique qui occasionnerait des troubles du sommeil, de l’appétit, de la capacité de travail, voire de l’humeur. » Les écoles, les crèches, les hôpitaux, les maisons de retraite seraient particulièrement confrontés à ces problèmes d’adaptation. Ce à quoi les défenseurs rétorquent que ces effets sont le plus souvent « transitoires » et résorbés dans une période maximale de trois semaines.
Selon les contre, ce changement provoquerait aussi des pics d’ozone car la circulation et l’activité industrielle commencent plus tôt et leurs pointes coïncident avec les heures les plus chaudes de la journée : le décalage horaire augmenterait ainsi la concentration d’ozone. Pas prouvé rétorquent les pour.
Et puis le changement d’horaire, affirment les contre, impose de nombreuses adaptations de la vie économique : réglage de l’heure intégrée à des équipements (horodateurs, installations informatiques, matériels électroménagers…) modification de l’organisation des transports. Indolore grâce à l’informatisation croissante des systèmes, assurent les pour.
Ah ah ! nous indiquent encore les pour, retarder le coucher du soleil permet de réduire le nombre d’accidents de la route en améliorant la visibilité à la sortie des écoles ou des bureaux. Pfff, n’importe quoi répondent les contre, au contraire, la fatigue induite par la réduction du temps de sommeil le soir et les conditions climatiques le matin, entraînent une augmentation des accidents.
Bref, on l’aura compris, le débat reste ouvert et ne risque pas d’avancer devant ce qui est, à mon avis, une évidente mauvaise foi des deux camps.
RDV donc avec vos horloges, pendules, réveils, montres, coucous, et autres tocantes dans la nuit de samedi à dimanche à 3 heures du matin
* ADEME : agence gouvernementale qui a vocation à intervenir dans des domaines tels que l’économie d’énergie, le développement d’énergies et de matières renouvelables ou encore la réhabilitation de sites pollués à travers une compétence d’expertise et de conseil scientifique et technique. Elle finance et organise notamment des programmes de recherche et des actions de formation et d’information auprès des entreprises, des collectivités territoriales, des admistrations et des particuliers)