Moi, pendant ce film, si je n’avais pas arrêté de fumer il y a 8 mois, j’aurais grillé clope sur clope. Mais pas eux, pas une de tout le film, pourtant c’est long, lourd, pesant, une vraie chape… du coup, ce n’est pas normal parce que même si le ‘’héros’’ était non-fumeur à la base, après un truc pareil c’est sûr qu’il devient gros fumeur !
Houlala, je ne suis pas complètement guérie, moi 🙂
Ce film, c’est 38 témoins, tiré du livre de Decoin Est-ce ainsi que les femmes meurent (2009) acheté mais pas encore lu. De Decoin, j’ai lu La dernière nuit (1978), une de mes premières lectures de »grande », ça m’avait retournée, la dernière nuit de Marie Stuart avant sa décapitation. Et l’histoire vraie de Béatrice Saubin, arrêtée début 80, à l’aéroport de Kuala Lumpur avec un gros sac d’héroïne planqué dans le double fond de sa valise. Arrestation, condamnation à la pendaison pour l’exemple, un Midnight Express au féminin. Decoin aime bien les histoires vécues.
Donc 38 témoins de Lucas Belvaux (connais pas) avec dans les rôles principaux Yvan Attal (mari de Charlotte Gainsbourg), Nicole Garcia et une inconnue (la femme du »héros ») et un pas trop connu (l’inspecteur). Ce ne sont ni le cinéaste, ni les acteurs qui m’ont intéressée mais l’histoire : une jeune femme est assassinée dans un quartier résidentiel, assassinée à coups de couteau, morte dans des souffrances atroces. Pourtant personne n’a entendu, enfin tout le monde prétend n’avoir rien entendu. Et puis l’un des habitants finalement, n’en peut plus de se taire et avoue à la police qu’il a tout entendu et que les cris de la jeune femme étaient atroces, inhumains.
Un sur 38. Qui ment ? Le procureur décide d’étouffer l’affaire, comment traîner en justice 38 personnes pour non-assistance à personne en danger ? Et puis à quoi servirait ce type de procès, à part faire perdre du temps à la justice ? Qu’apprendrait-on de plus ? Que les Hommes sont lâches, individualistes, que le monde est décidément pourri ? Mais certains ne partagent pas cette vision des choses et l’affaire des 38 témoins va être rendue publique. Le film s’achève sur la reconstitution du meurtre, les cris déchirants de la »victime », ça colle chacun devant ses responsabilités et la chair de poule.
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J’ai évidemment pensé à ce fait divers, il y a quelques années, une agression, un viol dans un train avec des passagers autour. A l’époque ça m’avait rendu folle »si 1 bouge, les autres bougeront aussi et à plusieurs on est forcément plus forts ! Comment on peut ne rien faire ? Il vaut mieux prendre un pain que de vivre face à sa lâcheté toute sa vie. C’est plus douloureux qu’un bourre-pif, non ?! »
Mais ça c’était avant de voir le film. Parce que le type, lui, ce n’est pas par lâcheté qu’il n’y va pas, c’est juste qu’il n’y va pas ! Il ne se dit pas »Merde je risque de me prendre un coup de couteau » non, il ne se dit rien, il va juste se recoucher et se met les mains sur les oreilles pour ne pas entendre l’abominable.
Alors est-ce que dans ces cas-là, il y a une force obscure qui empêche de bouger ? Un instinct de survie ? Un truc qui vient de l’enfance : mêle-toi de tes oignons !?
Je ne sais pas, mais ça torture…
Bon 38 témoins, ce n’est pas le film Waaah, non… Les acteurs ne sont pas mauvais, le sujet est intéressant, mais il m’a manqué un petit quelquechose… un petit je ne sais quoi qui aurait donné un peu de profondeur.
Mais j’y pense, il y a fort longtemps, j’ai lu un livre d’ Anny Duperey (hé oui, elle n’est pas QUE la mère folledingue d’Une famille formidable.) Et franchement, elle est bien meilleure écrivain qu’actrice. Un super bouquin, le nez de Mazarin (1986) qui traite du même sujet mais d’un angle complètement différent. Un couple revient d’un dîner chez des amis, c’est l’été, il fait chaud, il fait nuit, ils ont un peu bu, le mari conduit, elle somnole sur le siège passager, la main de son mari posé sur sa cuisse, et tout d’un coup, un léger écart de la voiture lui fait ouvrir les yeux et elle voit là, sur le bord de la route un cycliste couché sur le sol. La voiture continue sa route, son mari exerce une légère pression sur sa cuisse. Elle referme les yeux. Mais sa vie va doucement basculer dans l’horreur. Un livre à lire. Et d’ailleurs, ça m’étonne que personne n’en ait fait un film, l’histoire s’y prêterait bien, avec Isabelle Carré ou Valerie Bruni Tedeschi dans le rôle principal, et Laurent Lucas, génial dans Harry, un ami qui vous veut du bien (film à voir de toute urgence !)