J’adore faire des listes : liste de courses, liste des rdv à prendre, des livres à lire, des films à voir, des choses à faire, à acheter, à goûter, à vérifier, à essayer, à changer…Alors forcément, j’ai été attirée par le titre de ce livre La liste de mes envies.
Jocelyne 48 ans, mercière à Arras, blogueuse au succès inattendu, en dresse 3 des listes : la liste de ses besoins dans laquelle on trouve 2 poêles téfal, un économe, des torchons, un rideau de douche. La liste de ses envies avec de la lingerie sexy, un écran plat, un sac Chanel, retourner à Etretat. Et enfin, la liste de ses folies : une Porsche pour son mari, un appart pour sa fille, des sous pour son fils et plein de trucs Chanel pour elle…
Cette dernière liste, on a tous la nôtre dans un coin du cerveau, au cas où une vieille tante éloignée, inconnue, exilée en Colombie depuis 92 ans nous lègue sa fortune colossale ou en cas de GROS gain au loto (je préfère la vieille tante, je n’ai jamais joué au loto) On s’est déjà tous fait le scénario : comment on ferait, à qui on le dirait ? D’ailleurs, on le dirait ou pas ?
Jocelyne, elle, après avoir récupéré son chèque de 18 millions à la Française des Jeux, elle rentre chez elle et le planque dans une chaussure sur le haut de l’armoire. Pas un mot, à personne !
Et elle gamberge : elle pourrait le gâter son Jocelyn, lui offrir la Porsche dont il rêve, mais du coup, avec sa belle voiture, il pourrait trouver une femme plus jeune et moins grosse.
Est-ce que c’est un risque que Jocelyne a envie de prendre ? Sa vie va être complètement bouleversée avec tout cet argent tombé du ciel. Et sa vie, Jocelyne l’aime bien finalement : sa petite mercerie marche bien, son blog se développe, elle reçoit quantité de témoignages d’amitié. Son Jo n’est pas le prince dont elle rêvait mais elle s’est habituée à lui, à ses défauts, elle a même accepté l’ingratitude de ses enfants. Elle ne manque de rien, ni parfaitement heureuse ni terriblement malheureuse. Alors faut-il bousculer cet équilibre ?
Un livre très agréable à lire, confortable qui traite avec simplicité du célébrissime dicton ’’L’argent ne fait pas le bonheur’’.
J’ai été étonnée que l’auteur soit un homme, tellement en fait, que j’ai vérifié si Grégoire Delacourt n’était pas un pseudo qui dissimulait une femme, tant Jocelyne est juste. Mais non, c’est bien un homme, un homme qui a l’air d’en connaître un rayon sur les femmes, parce que sa Jocelyne est une vraie femme comme nous, avec ses doutes, ses questions, ses contradictions toutes féminines. L’auteur a su éviter les clichés, les stéréotypes, les lieux communs pour nous livrer un joli portrait de femme, juste, tendre et attachant.