Rhô la vache, je viens de découvrir que pendant quelques années, j’ai été, sans m’en rendre compte, tanorexique !!
La tanorexie ou tanoholisme est une dépendance pathologique au bronzage. C’est une addiction (dite sans substance comme le sexe, le sport ou les jeux vidéo) au même titre que le tabac, l’alcool ou la drogue ! Au niveau chimique, « le bronzage procure une euphorie comparable à l’effet de la morphine ». En effet, « lors du contact avec la peau, le rayonnement UV active des récepteurs qui libèrent des opioïdes endogènes. Leur effet est similaire à celui d’un exercice physique intense et prolongé ». C’est donc l’effet des endorphines, bien connu des sportifs, qui donne aux « tan-addicts » une sensation d’euphorie, une amélioration de l’humeur et un effet à la fois relaxant et anxiolytique. Identifiée par différentes équipes psychiatriques depuis 2005, cette pathologie regroupe bien les critères qui définissent l’addiction selon le manuel de diagnostic des désordres mentaux, notamment syndrome de manque, angoisse et malaise en cas d’arrêt des séances, poursuite du comportement malgré la connaissance des risques encourus. Le tanorexique ne supporte pas d’avoir le teint clair et cherche à être bronzé toute l’année, mais sans recourir à des crèmes auto-bronzantes…
Pour déterminer un degré de dépendance au bronzage, les chercheurs se sont inspirés des enquêtes existantes et validées scientifiquement sur l’addiction à l’alcool, avec des questions telles que « Avez-vous déjà essayé d’arrêter de boire? » ou encore « Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques sur votre consommation d’alcool? ». Ils ont ensuite adapté le questionnaire au bronzage, en définissant 8 questions précises autour de 5 composantes : la tolérance (nécessité d’augmenter les doses – en l’occurrence, le temps passé au soleil), le sevrage (en cas d’interruption), la perte de contrôle (y passer plus de temps que prévu), la compulsion (renoncement à d’autres activités de loisir) et, enfin, la persistance de comportement « à risque » malgré des antécédents familiaux de cancers de la peau par exemple.
On pourrait se demander pourquoi on devient tanorexique mais ça revient à demander à un alcoolique pourquoi il boit ou à un drogué pourquoi il se drogue.
Par exemple, moi, pourquoi j’ai adoré passer des heures allongée sur la plage en plein cagnard et pourquoi j’ai attaché tant d’importance à être toute bronzée en retournant au boulot ? Bin c’est tout simple, une peau hâlée c’est bien joli quand même, faire dépasser de sa jupette 2 gambettes toutes dorées, c’est mieux que 2 baguettes juste pré-cuites. Et ne rien faire sur la plage, se laisser chauffer par les rayons du soleil, ça fait du bien. Parce que quand on bosse et qu’on habite en région parisienne, les occasions de se dorer au soleil ne sont pas légion. Alors quand l’heure des congés estivaux sonne, on en profite à mort, non ?
Bon de toute façon, je suis guérie. Parce que cette année, bizarrement, je n’ai pas guetté les premiers rayons de soleil armée de ma protection solaire, je ne me suis pas jetée sur la première chaise longue qui passait tout en dénudant tout ce qu’il est possible d’offrir aux UV dans la limite que la pudeur impose. Cette année, je ne me suis pas exposée ! Bon du coup, je suis blanche comme un linge, un cachet d’aspirine, un yaourt, un bidet, voire un cul… Mouais, c’est pas glamour-glamour mais au moins, je ne suis plus pathologiquement dépendante (j’ai passé l’été en panta-long mais je suis guérie !). Surtout qu’on sait tous que l’exposition au soleil n’est pas sans risque, vieillissement prématuré de la peau et surtout mélanomes malins.
Alors le soleil, comme tant d’autres bonnes choses (vin, chocolat à la pâte d’amande, fromages qui coulent, yaourts crémeux, nounours à la guimauve, crêpes au nutella, crème glacée au caramel avec coulis et amandes pilées (j’en bave), chips, cacahuètes à l’apéro, une bonne tartine de pain grillé beurrée…) est donc à consommer avec modération.
ps : merci à Alt pour le dessin