Lundi matin, retour au boulot, après un long week-end. Vous êtes partis un peu ? Moi non, mais il y en a forcément qui ont pris la route puisque Bison Futé nous a répété tout le week-end que c’était rouge sur les routes !
Bison Futé !! Tout le monde le connait, tout le monde en parle mais il vient d’où celui-là ? Pourquoi un bison pour nous indiquer le trafic routier ? Pourquoi futé ? Qui a choisi cet animal ? Quand ? Vous aussi vous vous posez toutes ces questions chaque fois que vous prenez la route des vacances ?
Allez, détendez-vous, Lola va enquêter et vous servir les infos sur un plateau 😉
L’histoire commence le premier samedi du mois d’août 1975, la RN10 qui relie Paris à la frontière espagnole est saturée sur un quart de sa longueur, 60 000 voitures immobilisées = 600km de bouchon cumulés. Le gouvernement décide alors de mettre en place un dispositif afin qu’une telle pagaille ne se reproduise plus. Un groupe composé d’une dizaine de personnes est donc formé dans l’unique but d’informer et de conseiller les automobilistes pour fluidifier et faciliter la circulation routière lors des départs en vacances.
Le Centre National d’Information Routière se situe tout près de Paris. Des gendarmes analysent en direct les conditions de circulation sur toutes les routes de France. Il reste à trouver une mascotte : le dauphin ? vif et intelligent. Ou une girafe, censée dominer la situation du haut de son grand cou. Pourquoi pas un lapin, une tortue ou un oiseau à grosses lunettes…
Finalement, c’est le petit Indien imaginé par Daniel Robert (publicitaire français à qui l’on doit ‘’Un verre ça va, trois verres… bonjour les dégâts! », « Tu t’es vu quand t’as bu? ») qui est choisi. Les Indiens d’Amérique sont réputés pour être débrouillards, ils connaissent parfaitement leur territoire et peuvent se repérer sans problème. Il faut lui trouver un nom, ce sera comme le veut leur tradition un nom d’animal associé à un adjectif qualificatif. Le bison est fort, courageux et il est intelligent. Trouvé ! Ce sera Bison Futé.
L’été 1976, avec 30 % d’encombrements de moins que l’année précédente, l’opération est un succès, elle est donc pérennisée.
Il faut dire qu’ils avaient mis le paquet : 600 000 cartes de France qui précisaient les zones de bouchons, les 3 500 kilomètres d’itinéraires bis et les 18 aires d’accueil aménagées sur les axes les plus chargés à hauteur des difficultés prévisibles. Les médias relayaient les conseils, 64 quotidiens nationaux et régionaux ont publié les heures de départ à éviter en fonction des régions.
Aujourd’hui encore, Bison Futé nous prévient des conditions de circulation avant chaque grand déplacement grâce à une couleur : vert : circulation normale sauf en agglomération aux heures de pointe orange : trafic dense, conditions de circulation globalement ou localement difficiles rouge : trafic très dense, conditions de circulation très difficiles noir : trafic extrêmement dense, conditions de circulation exceptionnellement difficiles sur l’ensemble du réseau.
Mais comment ça fonctionne concrètement ? «Pour nous guider sur les routes de France, le grand manitou de la prévision routière utilise un système de calculs complexe. La justesse de ses prévisions repose sur l’expertise et les statistiques du CNIR (le Centre National d’Information Routière).
Ce centre basé à Rosny-sous-Bois est épaulé par 7 centres régionaux d’information et de coordination routières (CRICR) implantés à Bordeaux, Créteil, Lille, Lyon, Marseille, Metz et Rennes. Le CNIR étudie les chiffres et les observations des dix dernières années. Grâce à ses 200 stations de comptage (des boucles métalliques incrustées dans la chaussée), il recense en direct le nombre de véhicules qui circulent. En Ile-de-France, le réseau autoroutier est équipé de capteurs pour signaler les ralentissements. Partout ailleurs, le CNIR s’en remet à des observateurs tels que les gendarmes et les patrouilleurs autoroutiers» (gralon.net)
Et comme il est futé le Bison, il analyse aussi les évolutions de la société et leur impact sur le comportement des automobilistes. Par exemple, l’entrée en vigueur des 35 heures en 1999 a entraîné une augmentation du nombre de départs en week-end.
Aujourd’hui, on sait avant de prendre la route tout ce qui peut influencer notre voyage : bouchons, déviations, manifestations, accidents, conditions météorologiques …
Bah pourtant, 51,5% des automobilistes écoutent le petit Indien avant chaque départ, et seulement 16 % suivent ses conseils !
Mais qu’est-ce qu’il a changé le petit Indien en trente ans, le voilà aujourd’hui :
Moi, je le préférais avant :